vous l՚attendiez tous les quatre... en rang d՚oignons dans la petite pièce qui se voulait salon... elle installée dans son fauteuil... les trois mà ´mes sur le canapé... son fauteuil à  lui restait vide... personne pour s՚y asseoir... ou alors faire semblant.. bref... le temps qu՚elle aille à  la cuisine... ferme les volets des chambres... s՚asseyait droite... aussità ´t vaquait à  sa couture... pantalons et vestes de bleus empilés sur les genoux... reprisait pour l՚absent... n՚offrait plus que son profil lisse où ne rien lire... toute à  son geste cadencé... comme automate... cliquetis discret du dé à  coudre poussant l՚aiguille... un oeil à  l՚écran... le fil de coton bleu qu՚elle tire... avec Maritie et Gilbert Carpentier que vous trompiez l՚attente... occupiez le silence... télé couleur Radiola sur table roulante au plateau de verre... la regardiez le plus souvent depuis la salle à  manger... journal de 13 heures... journal de 20 heures... J.T. ne se disait pas encore... midi et soir ouvrir la baie qui séparait les deux pièces... de chaque cà ´té replier les montants derrière la cloison... on a les rideaux et le théà ¢tre qu՚on peut !... à  l՚aîné qu՚incombait la corvée... pour qu՚à  table défilent les images du monde... ambulances et décombres de Beyrouth... chuintement de Giscard... keffieh d՚Arafat... cette femme prisonnnière au désert... Tchad... fatras d՚images de colporteurs... où pà ªle-mà ªle ces chansons... cette soupe commerciale dont vous vous gaviez chaque samedi soir... Dave... Dalida... Joe Dassin... Claude Franà §ois... d՚autres encore... d՚autres... Adamo... Catherine Lara... Stone et Charden... Gilbert Bécaud... tous nimbés strass et paillettes... sourire émail lèvres peintes pour refrains en play back... dansant gesticulant dans un décor de carton... mais tu n՚en savais rien alors... après, cette sortie de fin d՚année au collège... visité la maison de la radio... classe alignée dans les gradins d՚un studio... l՚enregistrement d՚une émission... ce sentiment qu՚un envers du décor... la première fois peut-à ªtre... tout ce clinquant de lumières... ces cà ¢bles et ferrailles enchevà ªtrés... ces bandes sons qu՚on arrà ªtait puis reprenait à  volonté... lieu qui tenait de la bonbonnière et de l՚usine... ton père arrivait un peu avant la fin de l՚émission... raffut du diesel pour l՚annoncer... les double vitrages ce serait plus tard... quand le prix du fuel... et cette circulation depuis la zone commerciale... volets déjà  clos vous continuiez de regarder... l՚entendiez manœuvrer le J7 dans la cour... qu՚il soit prà ªt à  repartir le lundi matin... ta mère se levait... déposait tout son fourbis dans son fauteuil... à ´tait son dé... le glissait sans doute dans une poche de sa blouse... qu՚elle enlevait ou pas ?... passait dans la salle à  manger... vous continuiez de regarder... pris par quoi ?... happés... déglutis loin... basculés dans quel oubli ?... quelle absence ?... ne bougiez pas... un peu de temps avant qu՚il n՚arrive... qu՚il débarrasse le fourgon... en claque les portes métal... ferme à  clé le portail du garage... monte l՚escalier du sous-sol... ne vous redressiez qu՚avec la porte du couloir... signal qu՚il était là  ...
incipit ; traversé combien de fois ce patelin ; éviter l’autoroute ; tu relèves la tà ªte
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