Sans doute un pneu qui avait éclaté. La bagnole était partie en sucette sans prévenir. Il se souvenait d’avoir heurté le rail central de sécurité. Une chance qu’il ait fini sa course sur la bande d’arrêt d’urgence. À contresens mais pas sur la chaussée. Et coup de bol qu’il n’y ait eu personne au moment où c’est arrivé. Pas pour rien qu’on l’appelait l’autoroute du désert. De nuit en plus ! Il s’était peut-être endormi. Un de ces micro sommeils qui vous prennent sans prévenir. Une de ces failles où sombrer un (...)
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fictions
heureusement, dans la vie, la vraie comme ils disent, il y a toujours quelqu’un pour t’empàªcher de faire des histoires, qui t’impose le silence, te l’intime
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accident
15 septembre 2018, par M.B. -
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20 novembre 2015, par M.B.Je me souviens de mes jambes qui pendaient à l’arrière de la deux-chevaux du grand-oncle. L’après-midi, au retour, dans la GS de mes parents, de la sueur qui coulait à l’arrière des genoux. Je ne portais ni short ni bermuda : j’étais en culotte courte. Màªme les mots se soumettent au temps. Nous étions partis tà´t pour profiter de la fraîcheur du matin. J’avais dix ans et je découvrais la canicule. Arrivés dans la cour de la ferme, le chien qui tire sur sa chaîne, se dresse sur ses pattes arrière. On (...)
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vers le fantastique | proposition 8, par le trou de la serrure
21 octobre 2015, par M.B.François Bon a proposé un atelier d’été, vers le fantastique. Proposition 8, par le trou de la serrure, en un seul paragraphe formant bloc.
15. Le cuir des rênes entre mes doigts – soleil haut – sa main entoure mes poignets d’enfant maigre. Pour la dernière charretée. L’odeur du foin. Et le mystère de comment ça tient derrière, cette masse qui ne demande qu’à s’envoler. 28. La porte est entrouverte – on entend un transistor à l’intérieur, une chanson de Claude François. Personne ici ne saurait situer (...) -
des hommes en noir
24 juin 2015, par M.B.Compter les hommes en noir. Parce que l’impression que plus nombreux. Ou est-ce d’avoir si longtemps été éloigné de la ville ? Leur présence autour de la gare et dans le centre. Marchant en groupe ou seul. Avec ou sans valise. Rare qu’ils n’aient pas au moins un sac en bandoulière. Leur pas pressé. Ou réunis au bas d’un immeuble, le temps d’un café, d’une cigarette. Ils parlent de quoi ? Impossible de s’arràªter ou de les suivre. Ces types semblent trop en prise avec le monde. Convaincus que leur chose. Les (...)
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un glissement
23 janvier 2015, par M.B.J՚aurais du mal à dater. à‡a s՚est fait progressivement. Sans que je m՚en rende compte, ce serait exagérer. Sans que je réagisse conviendrait mieux. Un glissement. Je n՚ai màªme pas cherché à donner des justifications. Personne m՚a fait de remarques, de toute faà§on. J՚ai pas eu à me défendre. Personne pour me demander pourquoi. Pourtant à§a se voyait grave. Je me serais rasé le crà¢ne on m՚en aurait sans doute parlé davantage. Mais là , rien. Pas la moindre réflexion. Màªme de la part des proches. Sans doute (...)
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prémices d’une guerre
13 octobre 2014, par M.B.après avoir débuté la lecture de l’anthologie d’Antoine Compagnon sur les écrivains et la guerre de 14
prémices d’une guerre #1 prémices d’une guerre #2
13/10/14 (matin) les distributeurs de billets étaient vides, les réseaux téléphoniques saturés, certains titres de presse avaient comparé la situation à celle d’une nuit de la Saint-Sylvestre, certains en avaient été choqués, la polémique avait enflé, et avait cessé comme elle était née, au bout de quelques jours, plusieurs réseaux sociaux avaient envisagé de (...) -
sosies
12 octobre 2014, par M.B.à‡a avait commencé comme une plaisanterie. Le gars faisait le tour des salons du livre, son Pléiade sous le bras. Le dos voà »té comme le Destouches des dernières années, et màªme empilement de gilets rapiécés. Il allait de stand en stand, apostrophait les exposants. D’indéniables talents de comédien. Gesticulation du bras, effet de mèche, tout y était. Jusqu’au discours ponctué de n’est-ce pas en rafales. Pour l’essentiel, quelques tirades extraites des rares interviews donnés à la télé. Est-ce lui qui a eu (...)
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sur la place de Marennes | pistes #3
19 mars 2014, par M.B.Elle lisait les faits divers dans le journal Sud Ouest. C’était rare qu’on en parle à la télé ou à la radio de ce qui se passait ici. De là à croire qu’il ne s’y passait rien. La vie allait, comme ailleurs. Elle avait l’habitude de croire que la vie allait moins vite dans cette partie du pays qu’elle habitait. Ici on vivait en retrait, à l’écart. Un ostréiculteur était parfois porté disparu — et l’image d’une barge vide à la dérive. Parfois, on découvrait un corps mort dans un bois — on donnait des détails (...)
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sur la place de Marennes | pistes #2
8 février 2014, par M.B.La ville était un roman. Mais elle ne l’avait pas lu. Elle en connaissait des extraits, comme la présence de l’océan à une vingtaine de kilomètres, les guerres de religion et les deux marais à proximité, la fàªte foraine en septembre et l’usine de moteurs, la radio locale Hélène FM — mais sans avoir jamais lu Ronsard, parce qu’elle s’était arràªtée après la cinquième, le temps d’un apprentissage qui n’avait débouché sur rien, il faudra le raconter, mais plus tard —, elle avait entendu parler du phylloxera et de (...)
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sur la place de Marennes | pistes #1
6 février 2014, par M.B.Reconstituer l’itinéraire de cette femme croisée l’été dernier sur la place de Marennes, et de là peut-àªtre faire émerger une fiction possible. Si on prend en compte son air perdu de qui ne sort que rarement de chez elle, se trouve perdue dans l’espace public, et le fait, d’une part, qu’elle trimbalait avec elle un sac plastique d’un magasin de Niort, d’autre part, qu’aucun train ne dessert la ville, mais seulement des bus, sachant enfin que les seuls bus en ligne directe proviennent de Surgères, La (...)