ce coup-ci j’ai pas eu à aller chercher bien loin, il y a une maison abandonéne près de chez moi, dans le lotissement, je l’aperçois là, depuis la fenêtre de mon bureau, il y a tout un tas de végétation qui pousse, du lierre, des herbes folles, les volets sont cassés, on n’y voit jamais personne, la seule chose qui change c’est la végétation que les employés (...) (Lire la suite
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dans ces fictions écrites avec la voix, il y a le jeu de l’intonation, presque un jeu théâtral, il y a les silences aussi, c’est pas facile d’installer un silence dans une page, là je peux jouer avec le temps, ou à moins que ce soit le temps qui joue avec moi, d’une certaine façon, je me dis qu’écrire comme ça, c’est peut-être creuser du côté de Nathalie Sarraute, (...) (Lire la suite
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lundi dernier, à la brasserie près du boulot, le gars était au comptoir, il parlait au patron, il lui disait, c’est pas tellement le matin quand tu te rases, plutôt le soir, peut-être une question d’éclairage, il disait, dans la glace en face, c’est pas toi que tu vois, c’est un crâne, le crâne que tu seras un jour, il disait c’est con hein, tu y penses pas en (...) (Lire la suite
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la fille au kebab l’autre nuit, après le concert, elle avait une chemise cartonnée avec elle, dessus tout un tas d’entrelacs celtiques, elle les avait faits au marker elle m’a expliqué, elle m’a dit qu’elle aimait la Bretagne, que des fois comme ça, elle partait en stop vers l’océan, à la fin, elle m’a dit que dans sa pochette en carton, il y avait toutes les (...) (Lire la suite
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le gars m’a pris au péage de l’autoroute, il avait envie de parler, des banalités d’abord, la route, la bagnole, et puis le paysage de Beauce qu’on traversait, la circulation en région parisienne, ce qu’il avait envie de me dire, c’était autre chose, c’était qu’il allait voir sa mère à l’hôpital, qu’il savait que, ben voilà comme il disait, il savait quoi, quand il (...) (Lire la suite
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au comptoir tout à l’heure, à Illiers-Combray, le gars devant son Perrier orgeat, tu sais qu’il est là pour longtemps, il boit pas dans son verre, ou très peu à chaque fois, il a le regard devant lui, il y a rien devant lui, il y a des bouteilles, il y a un miroir aussi, comme chez Simenon, un miroir où se regarder entre les bouteilles, il est là, il attend, (...) (Lire la suite
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ce que je veux faire ici c’est improviser des fictions, des fictions d’une coulée, à la manière dont Simenon se jette dans la fiction, dans l’à venir de la fiction comme dirait Gracq, d’une coulée, avec des gars et des filles, les uns sur la route, d’autres immobiles, dans des bars ou des restaurants, des arrêts de bus, des salles d’attente, en mouvement dans des (...) (Lire la suite
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