mise à  jour du 29 novembre 2013
Il passe devant chez moi tous les matins, sur les coups de huit heures. Promène ses deux fauves au bout dÕšune laisse. Les détache quÕšune fois dans le petit chemin derrière. Siens depuis tant, leur fait confiance. Jusqu՚à  les laisser le distancer, les perdre de vue. Ce quÕšil faut, dÕšaprès lui, avec les bà ªtes — je lÕšai entendu expliquer à §a, ma fenà ªtre ouverte et lui causant par dessus la haie de lauriers avec la voisine — ce quÕšil faut avec les bà ªtes, cÕšest bien poser les règles au départ, après... Que certains sÕšy prennent comme des manches avec... Les mater, à §a qu’il fallait, les mater pour mieux pouvoir les aimer... Premiers temps où tout se joue — et la voisine d’ajouter : comme avec les enfants... Ces bà ªtes-là  , quand on entend toutes les conneries quÕšon peut dire dessus... Derniers des couillons ceux qui parlent sans savoir... Se comprenaient bien avec la voisine, lui déblatérant, elle opinant mains sur les hanches, tous deux d’accord qu’il suffisait d’observer le comportement qu’ils avaient dès les premières semaines : comme à §a on savait lesquels garder. Ferment rarement la marche ses deux bestiaux : divaguent en avant dès quÕšil les là ¢che. Et quÕšon nÕšaille pas lui faire des remontrances sur le danger de les laisser se balader tout seuls. QuÕšil était sà  »r et certain que les bà ªtes, elles sont plus intelligentes quÕšon croit... La preuve, cÕšest quÕšelles sÕšattaquent jamais à  quelquÕšun au hasard, à §a il aurait pu le démontrer preuves à  lÕšappui, quÕšil répétait, preuves à  lÕšappui : à  part aux Invisibles, elles s’en prenaient jamais à  personne ses bà ªtes !... Tà ªte-hochait la voisine, convaincue d’avance, ajoutant que de toute faà §on si le tri était un peu mieux fait !... Là ¢chée toute seule, une bà ªte, cÕšest son instinct qui la mène, et pas autre chose... Retourne comme qui dirait à  sa vraie nature... à € ce que nous, malheureusement, on a perdu, trop policés qu’on est devenus... Sa conviction à  lui, que si elles attaquaient, les bà ªtes, cÕšest parce quÕšelles le sentaient quÕšen face y avait quelque chose qui tournait pas rond : quelque chose d’antisocial comme on pourrait dire... Vieille peur qui alors mÕša repris — pourtant chez moi, bien à  l’abri — cette mà ªme montée d’angoisse comme à  chaque fois que je dois le croiser avec ses chiens. Place tellement chaque jour plus réduite que je tiens en ce monde !
version du 28 janvier 2012
Il traverse au coin tous les matins sur les coups de huit heures. Promène ses deux fauves au bout d’une laisse. Les détache qu’une fois dans le petit chemin derrière. Siens depuis tant, leur fait confiance. Jusqu’à  les laisser le distancer, les perdre de vue. Ce qu’il faut, d’après lui, avec les bà ªtes, tu l’as entendu expliquer à §a, ta fenà ªtre ouverte et lui causant par dessus la haie de lauriers avec ta voisine, ce qu’il faut avec les bà ªtes c’est bien poser les règles au départ, après... Que certains s’y prennent comme des manches avec... Les mater pour mieux pouvoir les aimer... Premiers temps où tout se joue... Ces bà ªtes-là  , quand on entend toutes les conneries qu’on peut dire dessus... Derniers des couillons ceux qui parlent sans savoir... Se comprenaient bien avec la voisine, lui déblatérant elle opinant mains sur les hanches. Ferment rarement la marche ses deux bestiaux : divaguent en avant dès qu’il les là ¢che. Et qu’on n’aille pas lui faire des remontrances sur le danger de les laisser se balader tout seuls. Qu’il était sà  »r et certain que les bà ªtes elles sont plus intelligentes qu’on croit... La preuve, c’est qu’elles s’attaquent jamais à  quelqu’un au hasard, à §a il aurait pu le démontrer preuves à  l’appui, qu’il répétait, preuves à  l’appui... Tà ªte-hochait la voisine. Là ¢chée toute seule, une bà ªte, c’est son instinct qui la mène, et pas autre chose... Retourne comme qui dirait à  sa vraie nature... à € ce que nous, malheureusement, on a perdu, mà ªme si d’un autre cà ´té des fois c’est peut-à ªtre pas plus mal... Sa conviction à  lui que si elles attaquaient, les bà ªtes, c’est parce qu’elles le sentaient qu’en face y avait quelque chose qui tournait pas rond... Vieille peur qui alors t’a repris, ce malaise encore maintenant à  la seule vue des deux fauves là  -bas, au coin de la rue. Place chaque jour plus réduite que tu tiens en ce monde !
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