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micro-fictions

un boulot comme un autre

quand tu veux écrire...Après tout, c’est un boulot comme un autre. MĂŞme si, au dĂ©but, tout le monde s’est un peu foutu de ma gueule. Gardien de cimetière, ou celui qui prĂ©pare les morts, je suis sĂ »r que les gens osent pas les charrier. Mais quand je raconte comment je pars tous les matins avec ma camionnette, mes arrosoirs, mes seaux, mes Ă©ponges, mes brosses, mes vases, mes fleurs... Tout le monde se marre. J’ai droit à des trucs style : « Et ils causent un peu avec toi, au moins, tes clients ? » Je rĂ©ponds rien. Ă€ leur place, moi aussi je vannerais. J’aimerais bien leur expliquer. Mais je sais pas trop par quel bout prendre tout ça. Et puis, le patron, au moment de l’embauche, il a Ă©tĂ© clair : pas un mot là -dessus. Rien qui le stipule sur les contrats des clients. Pour pas les choquer, il dit. Pourtant ils sont nombreux à la prendre l’option paroles comme ils l’appellent. Au dĂ©but, j’ai dit que moi j’y connaissais pas grand chose en prières et compagnie. Mais le boss il m’a vite rassurĂ©. Pas besoin de prier, qu’il m’a dit. Tu leur causes, c’est tout. Alors, je leur parle. Des banalitĂ©s, les trucs qui me viennent. Le problème, c’est que des fois je dois faire fissa pour les nettoyages, surtout quand c’est des formules Premium. Parce qu’il y en a qui sont bavards. Les SĂ©rĂ©nitĂ©, ça va encore assez vite. Enfin, je me dĂ©brouille. Pour ça aussi que je les laisse dire les copains. Ils y comprendraient quoi, à mes conversations avec les morts ? il faut regarder dans ta boîte aux lettres

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