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vases communicants

vases communicants / Guillaume Vissac

Vases communicants avec Guillaume Vissac dont on peut suivre les différents chantiers d’écriture sur son site Fuir est une pulsion, notamment son Ulysse par jour, traduit, trahi ou piraté, jour après jour, phrase après phrase.
Lire également Accident de personne, Livre des peurs primaires et Qu’est-ce qu’un logement ? chez publie.net
Contrainte d’écriture partagée aujourd’hui : les nouilles...
Les vases communicants du mois sont dédiés à Maryse Hache


Nudel

« Tu sais quoi ? Ce type, là -bas, assis au bout à lÕšangle au fond, cÕšest un, à lÕšangle au fond du bar en noir, cÕšest un thanatopracteur, ouais ouais, il me lÕša dit une fois. Je connais pas son nom. Chaque jour, je connais pas son nom, chaque jour il sÕšassoit là et il commande la màªme chose à manger et la màªme chose à boire et cÕšest un thanatopracteur, il me lÕša dit une fois, une fois où moi je lui avais demandé juste, tu sais, comme à§a, pas par curiosité, mais pour pas dire grand chose, non, quelque chose, faire la conversation. Il prend la màªme chose, tous les jours, à boire et à manger, et il règle en laissant sur la table la màªme somme, tous les jours, sans attendre que nous on lui dise, voilà , quelle somme il doit régler. Ensuite, seulement, il repart. Je crois pas quÕšil soit marié et je crois pas quÕšil fume. Il sent pas le tabac ni la cigarette mais il sent des odeurs chimiques et des parfums synthétiques et corsés (peut-àªtre parce quÕšil est thanatopracteur ?) et il a pas dÕšalliance, non, peut-àªtre quÕšil aime quelquÕšun mais quelquÕšun qui aime quelquÕšun, est-ce quÕšil prendrait tous les jours la màªme chose à manger à la màªme place au bout de son bar, juste sans rien dire ni penser ? Mais on peut pas savoir sÕšil pense ou pas, mais il mange, toujours avec les baguettes, jamais avec les doigts, il mange, sans rien dire, sans faire un son, sauf quand il suce les pà¢tes entre ses baguettes et que les pà¢tes elles ricochent, tu sais, là sur les lèvres et quÕšil sort toute sa langue pour éponger, ou le poignet des fois, juste le poignet, sur sa bouche grasse de pà¢tes puis dÕšhuile. Jamais il lit le journal du jour ou de la veille quÕšon laisse sur le bar, jamais il le fait et il a aucun regard pour l՚écran au mur et les images défilent en mute avec, tu sais, à lÕšintérieur dÕšelles-màªmes, tu vois, comme là , là maintenant, les mosaà¯ques et les vignettes mobiles des chaînes, comment on dit tu sais, toute info, les chaînes permanentes, je sais plus, enfin tu sais, et jamais il a un regard pour à§a non plus, mais non, jamais. Peut-àªtre quÕšil survole les gros titres avec les yeux pendant que nous on prépare sa commande, tu me diras : on pourrait lÕšavoir préparée bien avant car on sait bien quÕšil viendra, tous les jours, bon, cÕšest clair, mais on le fait jamais, non non, jamais, et tu sais pourquoi ? Le jour où on le fera, où on préparera dÕšavance sa commande, tu sais ce qui va se passer : il viendra plus, cÕšest sà »r, il viendra plus et on le reverra plus non plus, cÕšest le genre de trucs quÕšon sait (ou bien, je sais pas, quÕšon croit savoir), une espèce de superstition, tu vois ce que je veux dire ? Des fois je le regarde manger, je crois quÕšil sait que je le regarde car il fait surtout bien attention de surtout jamais tourner la tàªte vers moi, tu comprends, pour pas que nos yeux télescopiques, non, respectifs, ils se télescopent. Il reste là , il reste là la tàªte foutue au fond de son bol, des fois une main sur la tàªte sur son front, comme si c՚était, genre, le dernier repas quÕšil prend, le dernier avant de se jeter du haut dÕšun pont, ou dÕšavaler une bassine de cyanure, je sais pourquoi jÕšai dit à§a, une bassine de cyanure, enfin au grand max il a bien dà » me là¢cher quatre ou cinq mots voire màªme quatre ou cinq phrases construites depuis le temps quÕšil vient manger ici mais, je suppose, je suppose hein, des banalités, je suppose, car aujourdÕšhui je me souviens de presque rien, à part bien sà »r le fait quÕšil soit un thanatopracteur, et en tout cas je me souviens màªme pas du grain, comment on dit, du timbre ? du timbre de sa voix... Pourtant pour commander il commande, évidemment, avec sa voix, il dit le nom du plat devant, tu sais, lÕšimage du plat sur le menu ou sur la, la, tu sais, comment on dit, lÕšaffiche plastique qui reprend le menu, et il fait semblant de réfléchir à ce quÕšil veut et il prend le temps avant de le dire et puis finalement il le dit, toujours de la màªme faà§on mais, oui, maintenant que tu me le dis, màªme si je sais que cÕšest toujours de la màªme faà§on, je suis incapable de me souvenir exactement de quelle voix il prend quand il le dit et comment il le dit, voilà . Peut-àªtre quÕšen fait cÕšest encore pire que ce que je crois et quÕšau moment de passer commande au bar il fait pas semblant de réfléchir à ce quÕšil veut, avant, tu sais, de nous dire exactement la màªme chose que tous les autres jours, mais je me dis, cÕšest peut-àªtre pire que à§a, peut-àªtre quÕšen fait, ouais, il fait pas semblant de réfléchir à ce quÕšil veut, peut-àªtre quÕšil est sincère, comment dire, intérieurement sincère, et quÕšil pèse vraiment le pour et le contre, intérieurement on est dÕšaccord, pour finalement arriver au bout de son, de son... débat interne on pourrait dire, dilemme, voilà , le mot que je cherchais c՚était dilemme, et peut-àªtre, je sais plus trop ce que je disais, oui, enfin, voilà , peut-àªtre que chaque jour il sÕšimpose encore cette réflexion et que chaque jour il finit par choisir exactement la màªme chose que tous les jours et je peux tÕšassurer quÕšil y a pas eu un seul repas où il a pas fini par faire ce choix là , je tÕšassure. Regarde-le. Je veux dire : imagine. Là , toujours là , au fond du bar en noir, les yeux tombés dans le fond du bol, tu te le demandes pas, toi, ce que cÕšest au juste quÕšil voit chaque jour, juste là , juste au fond ? Des fois, ouais, à§a m՚énerve, de le voir arriver comme à§a les bras ballants à§a m՚énerve, je te le dis franchement, et toujours à lÕšheure à peu près habituelle quÕšil a, la màªme que tous les autres jours, je saurais pas trop te dire laquelle, et de faire la queue au bar et dÕšattendre, très gentiment, très patiemment, je dis pas le contraire, dÕšattendre son tour, et de commencer à dire les mots, le nom de la formule et ce quÕšil va boire et ce quÕšil va manger et où il va se mettre et comment il va payer et quand, et des fois màªme, je vais te dire, juste quand il pose ses yeux sur moi sans que rien rien passe dans son regard (rien !), cÕšest-à -dire, comment dire, comme si c՚était pas la huit-centième fois de suite quÕšil se pointait là , comme si, bon, c՚était la toute première, et quÕšil me reconnaissait pas, ni moi ni personne, et comme il prend son temps pour choisir comme sÕšil déchiffrait le menu en màªme temps quÕšil parle, je vais te dire, des fois, je me retiens de pas àªtre trop, de pas àªtre trop... de pas trop mal répondre, parce que à§a me fout hors de moi, honnàªtement. Je dis pas quÕšil est pas sympa, je dis pas quÕšil est pas poli avec nÕšimporte lequel dÕšentre nous ni rien, je dis juste, je dis juste ce qui est, voilà . Quand il mÕša dit quÕšil était thanatopracteur, jÕšai répondu, bon, je sais pas ce que jÕšai répondu, jÕšai dit quelque chose, mais peut-àªtre que jÕšai pas réalisé sur le coup parce que cÕšest pas un mot de tous les jours, franchement, ce mot, mais dans ma tàªte après que jÕšai pris le temps de redire le mot intérieurement je me suis dit putain, ce type là que je vois tous les jours il passe son temps enfoui jusquÕšaux coudes dans les entrailles des morts, et màªme si cÕšest pas fidèle à la réalité de ce que cÕšest réellement que d՚àªtre thanatopracteur, parce que jÕšen sais rien moi de ce que cÕšest vraiment de l՚àªtre et de quel genre de boulot cÕšest, laisse-moi te dire que cÕšest juste cette image que jÕšai eu, que jÕšai eu de lui je veux dire, ce qui fait que pendant le reste du repas, je veux dire son repas, et màªme les jours qui ont suivi, et màªme, je crois bien, un petit peu encore aujourdÕšhui, cÕšest dÕšabord à§a que je vois, que jÕšai vu, cette image, quand je le vois arriver ou quand je l՚écoute ou quand je lui parle ou quand je le vois mastiquer et aspirer entre ses joues ses baguettes jetables : voilà , juste lui jusquÕšaux coudes dans les entrailles dÕšun mort, et des fois cÕšest sur une table en zinc ou en alu comme on voit dans les films, mais souvent aussi, je déconne pas, cÕšest sur une table dÕšici, juste ici, dans la salle vide, ou sur le bar, des fois, je te déconne pas : juste là sur le bar, sous mon nez bordel de merde ! Et lui il est là  : il mastique et il aspire entre ses joues et il regarde au fond de son bol et il fait à§a avec ses baguettes, là , avec ses doigts et ses baguettes. Et quand il arrive à la fin de son bol je vais te le dire ce quÕšil fait à ce moment là  : il le renverse, son bol, et il renverse la tàªte et il ouvre bien la bouche et il fait tomber les résidus de trucs qui sont collés au bol, comme à§a, tous ceux qui adhèrent à la paroi, il les fait tomber dans sa gorge avec ses deux baguettes dont il se sert comme un, comme un, comme une cuiller putain de merde, et je me dis putain ce type est jusquÕšaux coudes dans le corps crevé des morts et il te fait à§a comme si de rien était, juste comme à§a et il avale, merde. Il se retourne jamais pour me voir moi, tu sais, quand je le vois, quand je le regarde, non non, jamais. Je suis sà »r quÕšil sait que moi je le mate bouffer. Je suis sà »r quÕšil le sait quand je le fais. Mais pas une fois il a tourné la tàªte. Pas une. Je veux dire : à§a veut dire quoi ? Je le regarde pas parce quÕšil fait du bruit en mangeant (et cÕšest le cas : il fait du bruit en mangeant, je te laisse imaginer, vraiment, il en fait, en aspirant et en mastiquant et en avalant et màªme quand il mange pas, quand il est pas en train de manger ou de boire, il en fait, avec sa bouche, elle sÕšouvre, elle se ferme, il en fait, je lÕšentends faire, à plusieurs mètres je lÕšentends faire) et je le regarde pas à cause des odeurs chimiques quÕšil a sur lui et quÕšil nous... brasse dessus quand il nous passe devant (mais sà »rement que cÕšest lié à son travail et que tous les produits quÕšil utilise pour, tu vois, enfin quand il travaille sur les morts et quand il les, comment on dit... restaure ? je sais pas comment on dit, enfin sà »rement que ces produits là ils sont corsés et quÕšils te collent à la peau et aux vàªtements, tu sais, au textile quoi, quand tu les cà´toies, enfin, quand tu les utilises tous les jours et tous les jours sept ou huit heures par jour, évidemment je comprends que à§a sÕšaccroche et quÕšon finisse par sentir à§a au quotidien et que peut-àªtre màªme que lui maintenant il les sent plus ces odeurs, peut-àªtre quÕšil sÕšest tellement habitué à tout à§a quÕšil est complètement au-dessus de tout à§a, tu vois ce que je veux dire ?) et je le regarde pas non plus à cause du fait quÕšil vient tous les jours et quÕšil prend tous les jours le màªme plat et quÕšil mange tous les jours au màªme endroit, non ! Je le regarde parce que je sais que jamais il tournera la tàªte, lui, et que jamais il tournera la tàªte pour me voir le regarder, non. Y a des jours, je déconne pas, je pourrais passer près dÕšun quart dÕšheure à le regarder sans détourner la tàªte et surtout sans que lui la détourne sa tàªte. Honnàªtement. Je te jure que ouais. Et quand il paye, avant de quitter le bar, mais jamais il demande quoi que ce soit à personne avant de payer, ni le montant, toujours le màªme, ni rien, alors avant de payer il sort dÕšabord son portefeuille de sa poche ou de la poche de sa veste ou de son manteau, à§a dépend, et il fouille à lÕšintérieur pour y trouver le compte juste, et toujours il vérifie sur lÕšaffiche du menu, il vérifie le montant, des fois que le prix il ait changé depuis la veille, putain, et ensuite il recompte une première fois et puis il finit de boire son eau dans le fond de son verre et il sÕšessuie la bouche et il recompte une deuxième fois et il sÕšessuie encore la bouche une ou deux fois et enfin il se lève et il sort en disant, je suppose, quelque chose comme au-revoir bonne journée, tu vois, comme ils disent tous les autres, ou bien juste au revoir, jÕšen sais rien, et il le dit en finissant dÕšenfiler sa veste ou son manteau ou rien sÕšil est venu sans rien et il pousse la porte et alors enfin il se barre et on le revoit plus avant le lendemain à la màªme heure grosso modo. Des fois, il se cure le nez. Ouais. Il est là au bar et il mange ou il boit son bol et ses baguettes et il les pose et il se cure le nez putain. Ou il les pose pas et il se cure le nez, tu vois, tout en mangeant. Ouais. Je sais pas ce quÕšil en fait après, de ses merdes de nez je veux dire, est-ce quÕšil les expédie à lÕšautre bout de la salle avec le pouce et lÕšindex ou est-ce quÕšil les écrase dans un mouchoir au fond de sa poche, ou juste au fond de sa poche, je sais pas, ou est-ce quÕšil les étale sous le tabouret ou dessous le bar, je sais pas et jamais de ma vie jÕširai vérifier pour savoir, cÕšest bon quoi. CÕšest comme : des fois il se va chercher avec les ongles au fond de ses molaires ou de je sais pas quoi ce quÕšil a de coincé, des bouts de bouffe ou je sais pas quoi, et il y va avec les ongles : dis-toi quÕšune heure avant màªme pas il les avait jusquÕšaux coudes dans les entrailles dÕšun mort, dis-toi juste à§a quand tu le vois faire. Jamais je lÕšai vu aller se laver les mains ou aller aux chiottes ici, jamais. Jamais. Des fois jÕšoublie exprès de lui filer son verre ou ses baguettes pour voir sÕšil va venir me le dire ou me le demander exprès. Des fois une serviette pour sÕšessuyer la bouche (et il sÕšessuie au moins la bouche trente ou quarante fois par repas, putain, je te jure). Il rote. Je le vois pas faire ni je lÕšentends mais cÕšest évident. Je le sens pas non plus, quÕšest-ce tu crois. Mais cÕšest sà »r, à§a ouais. Il rote. Et il sait bien faire pour cacher et retenir, tu vois, tu vois, je te laisse imaginer, voilà , tenir droite toute la cage thoracique pour quÕšon sache pas que, ben ouais, il rote. à‰vident aussi que des fois il... il largue, quoi. Il largue des caisses dégueulasses et il est au bar quoi. Je le vois pas faire ni je le sens pas. Mais il suffit de le voir faire. Bien digne et bien droit comme un bonhomme. Une heure après à§a il aura, si à§a se trouve il aura les bras, les avant-bras, jusquÕšaux coudes dans le cul dÕšun pauvre mort et lui il est vivant et il largue des caisses plus grosses que toi, putain. Faudrait avoir la vue au rayons X, non, cÕšest quoi la vue quÕšil faut, la vue thermique ? à‡a se dit la vue thermique ? CÕšest à§a quÕšil faudrait pour voir en rouge les nuages de vapeur sÕšextraire en jets de vapeur de son cul foutu sur le tabouret du bar, le fils de pute, cÕšest à§a quÕšil fait quand il mastique. Il me donne envie de gerber, je te jure. CÕšest pour à§a que je le vois faire. Il me donne envie de gerber. Et quand il a un peu de retard (pris dans les embouteillages ? mÕšest avis que non, à§a m՚étonnerait, ou bien lÕšascenseur il est peut-àªtre en panne ou peut-àªtre bien quÕšil est resté faire des heures sup au bureau, mais cÕšest pas le genre de gars qui va te dire en rigolant quÕšil prend à emporter parce que la réunion de ce matin elle a débordé, à§a non, il prend jamais à emporter, il emporte pas là où il bosse et là où il bosse si tu veux mon avis on bouffe pas, non, jamais, et il est juste un peu en retard dÕšavoir enfoncé juste un tout petit peu trop loin ses quoi, ses coudes, au fond du cul de quelquÕšun, laisse-moi te le dire que cÕšest à à§a que je pense) je regarde en direction de la porte en me disant quÕšil va bientà´t se pointer et que la porte va sÕšouvrir et, bon, je te le dis à toi, mais je me fais des petits paris à moi-màªme, genre : ce sera lui le prochain à la pousser la porte, et des fois je mise vraiment des vrais sommes, comme, tiens : je me dis si je me plante je donne l՚équivalent dÕšun mois de salaire à une organisation caritative, à§a cÕšest si jÕšai tort, mais jÕšai rarement rarement tort et à§a vaut mieux. Des fois jÕšai raison et je gagne mon pari et ma récompense cÕšest juste de le servir encore une énième fois et de le voir faire ce quÕšil fait de mieux au bout du bar, à lÕšangle. Des fois, mais cÕšest plus rare, je me plante et je me dis juste que quand il entrera (le prochain type cÕšest sà »r, ou bien le prochain prochain ou bien celui dÕšaprès) je lui ferai payer son retard à ce fils de pute et toutes les fois où, bah non, il l՚était pas, et tous ses trucs visqueux que je dois subir quand je le vois faire et ses odeurs chimiques jusquÕšaux coudes là , juste sur lui, et je te jure qu՚à ce moment là je me dis franchement : la prochaine fois quÕšil passe la porte bien sà »r que je serai là pour le servir, juste derrière le bar comme chaque jour, mais que son putain de bol de nouilles il va se le bouffer en plein dans sa gueule de, franchement, hein, là bien bouillante dans les yeux, comme des putain de vers de terre morts jusquÕšaux coudes dans ses yeux, sans déconner je déconne pas.  »


Liste des vases de novembre établie par Brigitte Célérier sans qui les vases ne seraient sà »rement pas ce qu’ils sont...

Voir en ligne : Fuir est une pulsion

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