Michel Brosseau | àchat perché

sans la toile... personne tÕšavait obligé... rempli tout seul profil Facebook... là aussi à§a grouillait de passé... photos de classes que tÕšavait envoyées Nico... tronches du lycée... puis celles de soirées du temps de la fac... comme la boîte en carton où les photos de famille... tout un tas de boîtes déversées pàªle-màªle... peut-àªtre exagéré mais... ce temps que tu passais à regarder des vidéos de concert... des interviews... jusquÕšau retour de Joplin dans son patelin... bouffie défoncée... grand déversoir où fantasmes... fantà´mes... ces demandes dÕšamis... plus vu Nico depuis... plus de dix ans la dernière fois... rencontres qui sÕšeffilochent la vie qui va... pour ce que vous aviez à vous dire hier... aurait été simple pourtant de dire non... t՚étais bien gardé de lui donner ton téléphone... tellement plus facile à l՚écrit... accepter lÕšinvitation... bombardé de messages... quÕšencore le contact avec deux ou trois de la fac... màªme retrouvé la trace de Didier... quÕšil était ok pour le réveillon... envie de le revoir... pas tant que à§a des mecs bien... peut-àªtre aussi lÕšenvie de revenir faire un tour dans le coin... y chercher quoi... voyage au passé... voyage au dedans... Karine avait sans doute raison... cÕšest mettre en ordre quÕšil faudrait... cÕšest faire le tri... plutà´t que cette masse... magma amer... trop à vif... ce qui tÕša pris hier soir... certes lourdingues mais... te dérangeaient tant que à§a enfilade de clichés... la maigrelette et sa littérature claaaassique... Nico et son éternelle quàªte de la frontière entre métal et hard... tu en avais entendu des conneries... mais choper ce lascar par le col... pas bien compris ce quÕšil faisait dans la vie... sinon que lui avait un vrai boulot... un truc où on travaille pas vingt heures la semaine... vraie tàªte à claques depuis le début... mais de là à vouloir le secouer... causait de lÕšIrak... à§a qui avait fait déborder le vase... ce goà »t du leurre servi tout chaud... dÕšun pays quÕšon écrase pour son bien... bombes sur la tronche au nom de la liberté... causait comme les gus de la radio... brassait de lÕšespoir et de lÕšavenir... nappait de démocratie... taxé pessimiste qui se met en travers du discours... critique vaine tandis que le monde avance... ceux qui acceptent de se salir les mains et les donneurs de leà§on... sans lÕšempoigner faire comment pour quÕšil se taise...