28 avril 2012 Six lettres au compteur. Passer par le web pour retrouver traces du passé, réel qui sous-tend le texte, et toute la distance que à §a implique : la part de fiction, volontaire et involontaire, vis à  vis de son propre passé, le regard sur qui on a été — jeu étrange de recomposer son passé en prenant pour base les notes prises par Bergounioux, sachant que soi on n’en a pas gardé traces, mà ªme pris soin de détruire ce qu’on avait écrit pour pouvoir du/de nouveau — et toucher du doigt ce qui a pu matériellement et symboliquement — notamment dans le rapport au passé — changé au cours de ces années, ainsi de l’évocation d’une émission d’Apostrophes consacrée à  Simenon, souvenir lointain accessible en deux clics, et de là  visionner interview pour la télé canadienne — mémoire et sérendipité — ou encore ces lieux où avoir vécu près d’un an, les retraverser, accéder mà ªme aux endroits qui alors m’étaient interdits, et en comprendre davantage à  les voir d’en haut sur l’écran qu’à  les parcourir alors, et ces visages d’élèves qui resurgissent. Le passé et le réel sont là  , derrière l’écran, et, comme me le faisait remarquer Joachim Séné dans un mèl, ne demandent qu’à  disparaître (je le cite sans lui demander l’autorisation mais je crois pas que à §a le dérange) :
Tout ces liens qui n’ont l’air de rien que de mots soulignés font en fait sortir (tout simplement) du texte, de la zone des Carnets bordée de jaune-orange, et l’image qui est affichée alors, du lieu, de l’enveloppe, des "gamines", donne un effet saisissant, une émotion.
à € ce sujet je me suis posé la question d’intégrer les photos au texte sur le site lui-mà ªme (avec un filtre instagram, par exemple, pour harmoniser et vieillir), mais cette émotion justement serait moindre puisque là  il me semble qu’en sortant sur un site externe d’anciens par exemple, ou sur un site fan-army-art si je puis dire, il y a tout à  coup une profondeur, un effet de réel bien plus fort, comme si on relevait la tà ªte de l’écran pour voir à §a là  , tout près, à  toucher les années perdues du doigt. (Effet-fiction ou autobiographique pour moi importe peu, vu le résultat sur la lecture qui touche.)
Après j’ai peur que les liens ne disparaissent, avec le temps, si google change sa structure d’adresse, ou si tel site ferme…
Qu’un bout de code change et c’est tout ton passé qui se dérobe...
14 février 2012Démarrage d’une nouvelle expérience d’écriture en ligne, à  l’initiative de Joachim Séné : les carnets de Correspondance. Pour point de départ, les Carnets de notes de Pierre Bergounioux, envisagés non comme un journal mais comme un ensemble de lettres [1].
Participent pour l’instant à  l’aventure, Joachim, qui a construit le site, et Cécile Portier. Le premier, qui signe ton vieil ami, jette un regard ironique sur le je des carnets, enclin à  ressasser amertume et désespoir, et ancre en partie son propos dans l’expérience du monde du travail, comme il l’a déjà  fait dans C’était. La seconde, quant à  elle, signe bien à  toi et semble installer son écriture dans l’écart, l’à  cà ´té. Quant à  moi, je signe ton jeune collègue : dispositif en grande partie autofictif [2] , tentative de retrouver quelques moments du passé et continuer de défaire quelques nÅ“uds intérieurs. Démarche d’un point de vue chronologique à  rebrousse-poils des Carnets qui eux tentent de fixer le présent :
il ne subsiste plus, avec l՚éloignement, que des blocs de quatre ou cinq années teintées grossièrement dans la masse. — Ma 16.12.1980
à ‰criture en complément et parallèle de la série entre deux avec pour différence essentielle qu’elle permet de prendre un personnage non à  un moment donné de sa vie, mais au fil du temps, avec nécessaire évolution : ah ! revoir Charlus !...
Deuxième lettre de ton jeune collègue à  paraître demain matin, ici.
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