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entre deux | premier jet

tu t՚étais concentré sur une photo accrochée au mur

tu t՚étais concentré sur une photo accrochée au mur... sommet des Alpes sans doute... reconnu le notaire... en gros dix ans plus jeune... tout sourire levait un bras vainqueur... un homme plus à¢gé à cà´té... son père dÕšaprès les explications de ta mère... lui qui s՚était occupé de leur contrat de mariage... et pour la maison aussi... tous notaires dans la famille... màªme le grand-père déjà ... du temps où elle était gamine... quand le tri dans les papiers... au moment de son départ pour la maison de retraite... et puis ensuite quand vider la maison après la vente...permanence de ce nom chaque fois quÕšune vente de terrain ou de baraque... tampons à lÕšencre bleue... petit cadre où deux trois lignes... seule variation des prénoms... vite fait le tour de cette paperasse... actes notariés...fiches de paye... livret militaire... carnets de santé... carnets de comptes... livrets dÕšentretien des voitures... factures... si peu de lettres... inutiles quand on peut se voir ?... une vie de peu de rayon... si ce nÕšest le service de ton père en Allemagne... seulement dans l՚éloignement que se niche l՚écriture... mais ce que sont devenues ses lettres... auraient pu tÕšaider à comprendre... combler un peu du silence... bien capable de les avoir détruites après la mort de ses parents... pas lecteur de Pascal... et pourtant guère le moi en estime !... jamais été du genre à sÕšencombrer d՚émotions... niaiseries comme il disait... cette rage quÕšil avait eue à vider la maison des grands-parents... ne rien garder de tout ce qui entassé au grenier... cette volonté de faire place nette... deux ou trois tours à la décharge avec la 403 du tonton... à ce moment-là sans doute que ses lettres... en tout et pour tout nÕšavait gardé que le buffet des grands-parents... celui quÕšils avaient dans leur salle à manger... relégué au sous-sol tout près de la cuve à mazout... leur vaisselle de tous les jours dedans... rangée comme du temps de leur vivant... et les sacs en papier que conservait ta grand-mère... papier couleur kraft fruits et légumes en couleur sur une face... pliés impeccables... le jeu de cartes du grand-père... et les jetons rouges et jaunes pour compter les points à la belote... à§a ton premier vrai contact avec la mort... six sept ans au décès de tes grands-parents... s՚étaient suivis à un an dÕšintervalle... on ne tÕšavait pas emmené les voir... que c՚était pas la peine... quÕšassez nerveux comme à§a... rien que les récits de tes frères... comment il avait fallu sÕšapprocher... poser un baiser sur leur front... et ta mère qui racontait sa première fois où traînée de force embrasser sa grand-mère... avec ton oncle que l՚évidence de la mort... autre chose que lÕšodeur de renfermé dans un buffet... ces objets qui ne servaient plus...

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