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Michel Brosseau | àchat perché

1113 billets

rêve oublié

ne pas se souvenir d’un rêve, n’en garder qu’une impression vague, savoir qu’il irradie l’humeur du jour, colore celui-ci, en attraper moins qu’une image, penser à  la Recherche, se résoudre à  ce qu’ici, effort et volonté n’auront pas prise, s’inquiéter de ce qui se dérobe, de ce qu’il[...]

un cimetière pour appui

entrepris cet été la traversée des Rougon-Macquart, lentement mais sà  »rement ; c’est sur un cimetière que l’ensemble trouve son appui ; importance des maisons et des jardins, c’est par eux que tout s’organise ; images de la curée et du loup qui très vite se mettent en place
LorsquÕšon sort de Plassans par la porte de[...]

appel

s’interrompre dans son travail parce que le téléphone sonne, descendre au rez-de-chaussée, avec appréhension, voire pointe d’angoisse — parce que laisser sonner si aucune incertitude ou inquiétude quant aux proches, mais c’est devenu si rare — décrocher et subir un temps de silence ou de brouhaha — le second est[...]

boire un café

Boire un café, pendant ces heures de trou dans la salle des profs, et que pas l’énergie nécessaire pour grand chose, fatigue accumulée au fil des semaines, comme en ce moment, se rendre à  la machine, s’amuser de l’idée que les mêmes sur les aires d’autoroute, rêver de départ, de voyage, aller s’asseoir dans un[...]

nouveau jeu de cordes

Changer les cordes sur une guitare, en profiter pour nettoyer le manche, case à  case, frette à  frette, dépôt de crasse et de sueur — ce que l’instrument dépose en soi, et où, je n’en sais rien, ou ne saurais le dire aujourd’hui. Lentement accorder, craindre pour la chanterelle — tant de fois rompue par trop de[...]

l’ombre d’une branche d’amandier

contempler, un jour de grand soleil, fenêtre de la chambre ouverte, mais rideau tiré, regarder l’ombre d’une branche de l’amandier, ombre portée dans les plis du rideau rouge, mouvements simultanés de la branche et du tissu, de l’ombre et de son support, feuilles qui s’incurvent légèrement comme celles du pêcher,[...]

surpris par la pluie sur le chemin du travail

être surpris par la pluie sur le chemin du travail, pédaler sous l’averse et sentir le jean qui se colle aux cuisses — humidité d’abord, le froid viendra après, une fois arrivé — la pluie qui coule sur le front et tombe dans les yeux — les flaques dans les creux du bitume, la projection d’eau sale des voitures et[...]

tout cela va ensemble

Il y a un point de vue que je n’accepte pas du tout, c’est que le paysage sert de décor à  un livre. Les paysages sont « dans le roman  » comme les personnages, et au mà ªme titre. Dire quel est celui qui joue le rà ´le passif, le décor, et celui qui joue le rà ´le actif, n’a pas de sens pour moi. Tout cela va ensemble. Je dis[...]

tu dis (32)

tu dis : « Cet empilement des morts au long d’une vie, comme une poussée...  » tu dis : « Tu sais vers quoi.  » tu dis : « Qui d’autre que les morts pour s’orienter ?  »
lire la série dans son intégralité : 1 | 2 | 3

purgée de ses rumeurs

Il y a dans notre vie des matins privilégiés où l’avertissement nous parvient, où dès l’éveil résonne pour nous, à  travers une flà ¢nerie désÅ“uvrée qui se prolonge, une note plus grave, comme on s’attarde, le cÅ“ur brouillé, à  manier un à  un les objets familiers de sa chambre à  l’instant d’un grand[...]