parce qu’on voit ça en bas des écrans muets dans les bars
mais que ça file, ne veut jamais s’arrêter, on a l’impression que ça tourne en boucle, c’est pourtant impossible que le présent se répète, que demain soit déjà  là  , on dit en boucle parce que c’est plus simple, et moins désespérant, parfois pour se redonner le moral, on dit qu’on a trouvé une pépite, une étrangeté, un truc rigolo, qu’on extrait, on s’y raccroche, on a moins l’impression d’être emporté, ou on se saoule de noms, de lieux, personnages récurrents d’un mauvais feuilleton, et la difficulté qu’on a à  formuler quelle intrigue, ou accepter qu’elle soit si simple, qu’elle tienne en si peu de mots quand on y pense, et que là  cette avalanche de formules, cette impression que ça ne s’arrête jamais, qu’on a beau ne plus en pouvoir ça continue malgré nous, parce que ça n’a pas besoin de nous, qu’on se sent loin du monde qui va, que pourtant on s’y écorche, s’y coupe, qu’il nous lamine, qu’on le sait capable de broyer, alors en recopier les mots, et que tout ça retourne au rien
rolling world diary #1
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