J՚en aurai mis du temps à  comprendre. Comment j՚aurais pu me douter la première fois ? La faà §on dont elle était apparue, toute droite sur son vélo. Traversant l՚allée centrale du parc, toute souple sur les pédales. Belle dans sa robe blanche. Toute souple et belle. Seules réflexions que je m՚étais faites alors. Jeune beauté matinale, toute vive et preste dans la lumière de dix heures. Rien de plus. Attirance légère. Passante aussità ´t qu՚aperà §ue n՚en parlons plus !… Pas plus que regards croisés, à  peine l՚esquisse d՚un sourire. Je l՚ai revue souvent depuis. De plus en plus souvent. Elle est vite devenue un élément du décor, a rapidement trouvé sa place dans un pan de l՚habitude. Et par là  mà ªme d՚autant plus rassurante. Inutile de répéter le propos de la Recherche, s՚y référer suffit. Jeune fille des promenades du matin quand besoin d՚une pause entre deux chapitres.
N՚en reviens pas qu՚il m՚ait fallu près de vingt ans pour comprendre… Comprendre, mais sans encore oser formuler. Comme si à  dire augmentait le risque...
Parade dérisoire, je ne vais plus au parc désormais. Et mà ªme sors à  peine de chez moi. En tout cas jamais avant midi. Je préfère l՚attendre ici, certain qu՚elle viendra, avec ou sans vélo. Mais identique à  elle-mà ªme. Je peux imaginer sa silhouette montant l՚escalier. Preste et souple. Certain qu՚elle viendra se présenter à  la porte, qu՚elle viendra en temps et en heure. J՚imagine son visage quand j՚ouvrirai la porte. Son regard. Sa robe blanche. Identique et silencieuse.
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