bienvenue dans l’atelier
Après tout, c’est un boulot comme un autre. Même si, au début, tout le monde s’est un peu foutu de ma gueule. Gardien de cimetière, ou celui qui prépare les morts, je suis sûr que les gens osent pas les charrier. Mais quand je raconte comment je pars tous les matins avec ma camionnette, mes arrosoirs, mes seaux, mes éponges, mes brosses, mes vases, mes (...) (Lire la suite )
J’ai croisé un peintre en montant l’escalier, seau de peinture d’une main, avec l’autre tenant un escabeau sur l’épaule. Le gars devait avoir terminé son chantier. J’ai fait ma pause habituelle sur le palier du cinquième, les doigts sciés par mes deux sacs de courses. Plus que quatre à gravir. Le syndic finirait bien un jour par faire réparer l’ascenseur. J’ai (...) (Lire la suite )
Tu avais tout perdu. C’était ainsi que le journal local avait résumé ta situation le lendemain. Les flammes n’avaient rien laissé. Plus rien. Meubles, photos, pas même tes papiers. Tu avais été surpris dans ton sommeil, comme en atteste le pyjama que tu portes sur la photo. Surpris dans la nuit. Surpris par les flammes. Il y a là de quoi donner l’air hagard. (...) (Lire la suite )
Je n’aurais jamais cru ça possible : que le taxi dans lequel vous êtes monté subisse une crevaison. Ni ce qui a suivi d’ailleurs. J’ai préféré rentrer à pieds malgré la proposition du chauffeur d’appeler un de ses collègues. Marcher me ferait du bien après toutes ces heures de train. Et puis je n’étais pas chargé. Juste mon petit sac à dos avec deux ou trois (...) (Lire la suite )
C’est tous les jours que j’en reçois des appels téléphoniques depuis des centres d’appels, ou automatisés avec voix synthétique pré-enregistrée. Il est question de fenêtres à changer, de ravalements de façades, d’enquêtes, de sondages, de colis en attente, ou pire, ceux qui annoncent suite à votre recherche d’emploi... Et puis il y a celui-ci, de tous le seul (...) (Lire la suite )
Dimanche matin, dans la longue ligne droite de la nationale, la bête des bois tapie au fossé n’était que le pneu éclaté d’un poids lourd. Quant à celle qui remuait à l’intérieur et ne parvenait à prendre forme, ce n’est pas le lieu ici d’en parler. (Lire la suite )
Je n’en avais rien dit jusqu’alors, mais j’ai fait partie de ces automobilistes coincés sur l’A10. D’autant plus en rogne que bloqué à quelques kilomètres de la maison. Et après avoir hésité comme chaque fois entre prendre l’autoroute ou la nationale 20. Il y aurait certainement un truc à écrire à partir de ça. Une sorte d’apologue quasi ready made. Les caméras qui (...) (Lire la suite )
J’avais raté mon train de peu : la longue queue aux guichets m’avait rabattu vers les distributeurs automatiques, pour mon plus grand malheur. J’ai eu beau essayer à plusieurs reprises, suivre les instructions de l’écran avec docilité, tenter de rester calme suite aux échecs répétés, tous mes efforts ont été vains. Je ne passerais pas le week-end du premier mai sur (...) (Lire la suite )
J’étais venu rendre visite à mon frère qui, chaque été, encadrait des chantiers de fouilles archéologiques ouverts aux amateurs. Cette année-là , c’était dans le Morvan qu’il fouillait le sol. Un site gallo-romain d’après les explications qu’il m’avait données au téléphone, mais que j’avais écoutées d’une oreille très distraite. Je n’avais jamais trop compris cette (...) (Lire la suite )
Je n’étais bon à rien, sinon regarder tomber la pluie par la fenêtre de mon bureau. Il aurait fallu décider, et j’en étais incapable. Déjà plus d’une heure que j’étais planté devant l’écran de l’ordinateur. Le fichier demeurait vide. Incapable de me concentrer. Je ferais quoi de bon un jour pareil ? Même les vidéos sur You Tube me lassaient rapidement. Je zappais d’un (...) (Lire la suite )
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