Pourtant, et quelle que soit l’importance objective, c’est-à -dire les conséquences mal prévisibles de ce qui se passe aujourd’hui, ce sont les aînés du siècle dernier qui firent l’expérience la plus violente de la modernité.
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soutènements
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l’étendue de ce qui sombre, l’ampleur de ce qui vient
14 janvier 2017, par M.B. -
l’indicible n’est pas tapi dans l’écriture, il est ce qui l’a bien avant déclenchée
8 janvier 2016, par M.B.l’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie
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prise de possession d’un monde intérieur
13 novembre 2015, par M.B.Ceux qui mettent le roman historique dans une catégorie à part oublient que le romancier ne fait jamais qu’interpréter, à l’aide des procédés de son temps, un certain nombre de faits passés, de souvenirs conscients ou non, tissus de la màªme matière qu’ l’histoire. Tout autant que La Guerre et la Paix, l՚œuvre de Proust est la reconstitution d’un passé perdu. Le roman historique de 1830 verse, il est vrai, dans le mélo et le feuilleton de cape et d’épée ; pas plus que la sublime Duchesse de Langeais ou (...)
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des contours moins fermes
3 novembre 2015, par M.B.Quant l’observation de moi-màªme, je m’y oblige, ne fà »t-ce que pour entrer en composition avec cet individu auprès de qui je serai jusqu՚au bout forcé de vivre, mais une familiarité de près de soixante ans comporte encore bien des chances d’erreur. Au plus profond, ma connaissance de moi-màªme est obscure, intérieure, informulée, secrète comme une complicité. Au plus impersonnel, elle est aussi glacée que les théories que je puis élaborer sur les nombres : j’emploie ce que j’ai d’intelligence à voir de (...)
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fidèles reflets du monde qui les narguait
6 octobre 2015, par M.B.Ils auraient voulu, parfois, que tout dure, que rien ne bouge. Ils n’auraient qu’à se laisser aller. Leur vie les bercerait. Elle s’étendrait au fil des mois, tout au long des années, sans changer, presque, sans jamais les contraindre. Elle ne serait que la suite harmonieuse des journées et des nuits, une modulation presque imperceptible, la reprise incessante des màªmes thèmes, un bonheur continu, une saveur perpétuée que nul bouleversement, nul événement tragique, nulle péripétie ne remettrait en (...)
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c’était fini
16 mai 2015, par M.B.Je suis entré dans le jardin en fendant la foule massée devant les grilles. tous les bancs, toutes les chaises étaient occupés et il y avait une grande affluence dans les allées. Des jeunes gens étaient assis sur les balustrades et sur les marches qui descendent vers le bassin central, si nombreux qu’on ne pouvait plus accéder à cette partie du jardin. Mais cela n’avait aucune importance. J’étais heureux de me perdre dans cette foule et — selon l’expression de Jansen — de me fondre dans le décor. Il (...)
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vers une autre conquàªte
27 novembre 2014, par M.B.Les années qu’il faut pour arràªter le flux entrant du monde et lui tourner le dos, partir vers une autre conquàªte.
Franà§ois Bon, L’enterrement -
en lisant Zola #1
10 septembre 2014, par M.B.Zola parlait de curée ; aujourd’hui, c’est de dépeçage qu’il faudrait parler/écrire. Chez Zola, les loups sont autant financiers, politiques qu’alcooliques. Cette image qu’on donne des Rougon-Macquart à l’école, dans les manuels, à petits coups d’extraits bien limités : misère, alcoolisme, pauvreté, déchéance, quand il est aussi question de fortunes bâties par tous ceux qui détestent l’idée même de République. Ce que cache ce dégoût si souvent affiché pour Zola. Le personnage du vieux dans La faute de l’abbé (...)
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un cimetière pour appui
21 août 2014, par M.B.entrepris cet été la traversée des Rougon-Macquart, lentement mais sà »rement ; c’est sur un cimetière que l’ensemble trouve son appui ; importance des maisons et des jardins, c’est par eux que tout s’organise ; images de la curée et du loup qui très vite se mettent en place
Lorsqu՚on sort de Plassans par la porte de Rome, située au sud de la ville, on trouve, à droite de la route de Nice, après avoir dépassé les premières maisons du faubourg, un terrain vague désigné dans le pays sous le nom d՚aire (...) -
purgée de ses rumeurs
9 mai 2014, par M.B.Il y a dans notre vie des matins privilégiés où l’avertissement nous parvient, où dès l’éveil résonne pour nous, à travers une flà¢nerie désœuvrée qui se prolonge, une note plus grave, comme on s’attarde, le cœur brouillé, à manier un à un les objets familiers de sa chambre à l’instant d’un grand départ. Quelque chose comme une alerte lointaine se glisse jusqu’à nous dans ce vide clair du matin plus rempli de présages que les songes ; c՚est peut-àªtre le bruit d’un pas isolé sur le pavé des rues, ou le premier cri (...)