bienvenue dans l’atelier
Les écrivains que nous admirons ne peuvent pas nous servir de guides, puisque nous possédons en nous, comme l’aiguille aimantée ou le pigeon voyageur, le sens de notre orientation. Mais tandis que guidés par cet instinct intérieur nous volons de l’avant et suivons notre voie, par moments, quand nous jetons les yeux de droite et de gauche sur l՚œuvre nouvelle[...]
au comptoir tout à l’heure, à Illiers-Combray, le gars devant son Perrier orgeat, tu sais qu’il est là pour longtemps, il boit pas dans son verre, ou très peu à chaque fois, il a le regard devant lui, il y a rien devant lui, il y a des bouteilles, il y a un miroir aussi, comme chez Simenon, un miroir où se regarder entre les bouteilles, il est là, il attend,[...]
journal vidéo du 30 janvier 18
Illiers-Combray, 29 Rue de Mesliers
Ce qui avait commencé pour elle — plus tà´t seulement que cela n’arrive d’habitude — c’est ce grand renoncement de la vieillesse qui se prépare à la mort, s’enveloppe dans sa chrysalide, et qu’on peut observer, à la fin des vies qui se prolongent tard, màªme entre les anciens amants qui se sont le plus aimés, entre les unis par les liens les plus spirituels et qui à[...]
Illiers-Combray, Rue de Beauce
c’est se dire qu’une salle des profs, avec ses fauteuils laids, ses tables basses encombrées de revues syndicales ou de programmes de théà¢tre qui datent — cette faà§on qu’ont ces paperasses de désancrer du présent, de rendre le lieu encore plus incertain — sa machine à café, son distributeur à canettes, barres sucrées, chips et gà¢teaux — dont madeleines — ses[...]
Mais avant tout j’avais ouvert mes rideaux dans l’impatience de savoir quelle était la Mer qui jouait ce matin-là au bord du rivage, comme une Néréide. Car chacune de ces Mers ne restait jamais plus d’un jour. Le lendemain il y en avait une autre qui parfois lui ressemblait. Mais je ne vis jamais deux fois la màªme.
Proust, à€ l’ombre des jeunes filles en[...]
Quand nous avons dépassé un certain à¢ge, l’à¢me de l’enfant que nous fà »mes et l’à¢me des morts dont nous sommes sortis viennent nous jeter à poignées leurs richesses et leurs mauvais sorts, demandant à coopérer aux nouveaux sentiments que nous éprouvons et dans lesquels, effaà§ant leur ancienne effigie, nous les refondons en une création originale. Tel, tout mon passé[...]
Après avoir entrevu ainsi une oasis imaginaire de tendresse, il se retrouvait piétinant dans le désert réel du silence sans fin.
Marcel Proust, Le Cà´té de Guermantes
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