Quand nous avons dĂ©passĂ© un certain à ¢ge, l’à ¢me de l’enfant que nous fĂ Â »mes et l’à ¢me des morts dont nous sommes sortis viennent nous jeter Ă Â poignĂ©es leurs richesses et leurs mauvais sorts, demandant Ă Â coopĂ©rer aux nouveaux sentiments que nous Ă©prouvons et dans lesquels, effaà §ant leur ancienne effigie, nous les refondons en une crĂ©ation originale. Tel, tout mon passĂ© depuis mes annĂ©es les plus anciennes, et par delĂ Â celles-ci, le passĂ© de mes parents, mĂ ÂŞlaient Ă Â mon impur amour pour Albertine la douceur d’une tendresse Ă Â la fois filiale et maternelle. Nous devons recevoir dès une certaine heure tous nos parents arrivĂ©s de si loin et assemblĂ©s autour de nous.
Marcel Proust, La Prisonnière
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