Le comité de réception avait écouté, sans savoir quoi dire ensuite. Des musiques, on en avait entendu des tas. A croire que les à ªtres vivants de toutes les galaxies croyaient important d’envoyer des échantillons. Elle venait de loin, celle-ci. L’état de l’engin le laissait penser. Un voyage d’au-delà  tout ce qu’on connaissait. Certains pour supposer que le document initial s’était détérioré — un voyage trop long. Trop peu de mots identifiables, disaient les machines. Mais du sens pourtant, les rapports étaient formels. Ces deux syllabes qui se répétaient véhiculaient du sens : un concentré de sens, qui ne demandait qu’à  se déployer ont présumé quelques-uns : il aurait fallu trouver le code pour que tout se déroule, prenne forme. Aussità ´t quelques prà ªtres pour affirmer qu’il serait dangereux d’écouter pareil message — l’inarticulé s’articulant faisait peur par avance. D’autres pensaient que l’échantillon se détruirait si on forà §ait les protections. Une minorité — et je me rangeai à  leurs cà ´tés — estimait que ce chant dénué de verbe se suffisait à  lui-mà ªme. Ce n’était pas des mots qu’il recélait. Mais des images. Me revient chaque fois celle d’un à ªtre assis dans la nuit. Sa silhouette, je l’ignore. Comme sa taille ou l’allure de ses membres. Mais qu’importe, puisque cette présence que je suis capable de percevoir, moi qui jamais n’ai formé ou ne formerai de tels sons avec mon corps, moi qui ne suis que communication mentale. J’écoute, et me sens comme en prise et en écho. Je ne peux que constater qu’un à ªtre si lointain est capable de m’habiter. Quant à  savoir quoi conclure, ni mes réflexions ni celles des machines n’ont pu m’apporter de réponse satisfaisante.
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