Reprise du texte écrit pour les vases communicants d’octobre 2013, initialement publié sur le site d’Anne-Charlotte Chéron. Convient bien pour une veille de Toussaint.
Mon père a peut-àªtre été surpris de me découvrir intact et bienveillant de l’autre cà´té de la table. Pierre Bergounioux, L’Orphelin
Il dit : « à‡a n’aurait pas été si long de suivre le fil, remonter méthodique jusqu’au point d’origine. » Il dit : « On n’a pas osé : trop de peur en nous. » Il dit : « Tellement de trucs qu’on n’a pas su... » Il dit : « Pas besoin de stèle ni de monument d’aucune sorte : de la terre qu’est né notre silence. » Il dit : « De devoir s’y enfouir encore vivants. » Il dit : « D’àªtre désormais faà§onnés de boue. » Il dit : « L’avoir cru suffit. » Il dit : « Il y a d’abord ceux qui se sont tus, puis ceux qu’on a nourris de silence. » Il dit : « Quand on dit silence, il faudrait se mettre d’accord : pour les autres ou pour soi ? » Il dit : « Des mots se formaient sur nos lèvres sans qu’on en sache rien. » Il dit : « Nous osions à peine nous toucher, alors parler... » Il dit : « Et puis pour dire quoi ? » Il dit : « On sait déjà si peu pour soi. » Il dit : « Ce face à face chaque fois que parler... » Il dit : « Ou alors en marchant... » Il dit : « Vers la fin, quand l’envie te prend de raconter. » Il dit : « Comme s’il fallait que à§a se fasse. » Il dit : « C’est avec quelle voix que tu m’entends ? »
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