bienvenue dans l’atelier
extrait du blog tenu précédemment, daté du 15 février 2008 ; temps nécessaire avant de passer à l’écriture fiction, écriture de l’intime plutà´t qu’auto quoi que ce soit, résonance plus que les faits, ce qui d’eux s’induit en dedans, et ces pans de soi qu’on laisserait à l’abandon sans l’écriture ; pas tant faire trace que défricher
Ce n՚était donc que cela le silence[...]
ce territoire autour... tu n՚irais pas... ces rues désertes qui n՚en étaient pas... un nom des bandes blanches des bordures de trottoirs... mais à longer tous ces parkings... ne menaient nulle part... espaces vertigineux dès que vides... absurdes de nuit... comme quand ce tour le dimanche... après manger... tes parents disaient que là ou ailleurs... et puis[...]
remonter le couloir... numéros des portes... entrebà¢illées corps qui disparaissent sous les draps... bout du couloir... doubles portes vitrées... lumière... continuer... c՚est décompte... trois chiffres une plaque vissée... peser sur la poignée... poussée légère... c՚est déjà s՚accorder au silence... dans la voiture déjà ... musique nausée... leurs corps le long du[...]
si peu de lettres... inutiles quand on peut se voir... dans l՚éloignement que se niche l՚écriture... une vie de peu de rayon... si ce n՚est le service de ton père en Allemagne... jamais su ce qu՚étaient devenues ses lettres... auraient pu t՚aider à comprendre... combler un peu du silence... bien capable de les avoir détruites après la mort de ses parents...[...]
tu dis que trop fatigué pour charrier ces mots-là , plus l՚envie te faire crisser le gosier du trop qui pèse et rien n’y fait, t՚embringuer rage d՚humains rugueux à s’écorcher les doigts la langue, mais parvenir à te taire
à quoi à§a tient d՚àªtre soi... problème d՚irrigation avait dit le toubib... tout un tas de petits vaisseaux qui là¢chaient les uns après les autres... pour à§a qu՚elle déraillait... plus assez alimenté le cerveau... ce que tes parents avaient compris... te filait un peu la trouille de la voir comme à§a... causant avec les morts... tout en se préparant à la sienne...[...]
Reprise du texte écrit pour les vases communicants d’octobre 2013, initialement publié sur le site d’Anne-Charlotte Chéron. Convient bien pour une veille de Toussaint.
Mon père a peut-àªtre été surpris de me découvrir intact et bienveillant de l’autre cà´té de la table. Pierre Bergounioux, L’Orphelin
Il dit : « à‡a n’aurait pas été si long de suivre le fil, remonter[...]
et pourtant t՚extraire du silence... et dresser rempart à la cacophonie des morts... trop de voix qu՚il te faut porter... leur présence dans tes ràªves... rarement leurs visages... mais ces phrases échangées... là que peu à peu se comblait le vide... et se creusait l՚absence... à coups de non-dits qui prenaient corps dans la nuit... ton père souvent... il suffisait[...]
Aujourd’hui, vases communicants avec ana nb dont on peut suivre le travail d’écriture et de photographie sur ses blogs le jardin sauvage et effacements. Point de départ partagé pour l’écriture : six peaux de silence. Mon texte chez elle.
no sound is innocent
qui d’un son à l’autre qui d’un silence à l’autre qui d’une horizontale à l’autre qui d’un paysage à[...]
Silence
Pourquoi le silence
doit-il àªtre blanc ?
Elle dit :
Mais en musique, c’est noir.
Une femme, la cinquantaine
crie dans le métro :
Je suis radioactive.
Les gens passent.
Ce n’est pas de l’espace
et ce n’est pas du temps
Il n’y a pas à confondre
Mais pourquoi le silence
devrait-il àªtre blanc ?
Il n’est qu’en face à face
il n’est màªme pas venu[...]