bienvenue dans l’atelier
et pourtant t՚extraire du silence... et dresser rempart à la cacophonie des morts... trop de voix qu՚il te faut porter... leur présence dans tes ràªves... rarement leurs visages... mais ces phrases échangées... là que peu à peu se comblait le vide... et se creusait l՚absence... à coups de non-dits qui prenaient corps dans la nuit... ton père souvent... il suffisait[...]
tu dis que trop fatigué pour charrier ces mots-là , plus l՚envie te faire crisser le gosier du trop qui pèse et rien n’y fait, t՚embringuer rage d՚humains rugueux à s’écorcher les doigts la langue, mais parvenir à te taire
remonter le couloir... numéros des portes... entrebà¢illées corps qui disparaissent sous les draps... bout du couloir... doubles portes vitrées... lumière... continuer... c՚est décompte... trois chiffres une plaque vissée... peser sur la poignée... poussée légère... c՚est déjà s՚accorder au silence... dans la voiture déjà ... musique nausée... leurs corps le long du[...]
vous vous taisiez... silence autour... élan du pont au dessus de l՚estuaire... deviniez Saint-Nazaire dans sa brume... cheminées loupiotes rouges... torches... un pétrolier parfois... structures floutées... masses lignes adoucies... estompé que là -bas métal... des gars qui bossent... regarder silencieux... livrés au lieu... contempler non... pas l՚usage d՚un[...]
s՚avanà§ant vers ta mère... elle debout près de la table... baiser déposé venait vers vous... sa démarche mal assurée... dos voà »té... gestes lents... grand corps raide qui se penchait vers vous... un à un vous embrassait... tassé de fatigue... pas le boulot leur faisait pas peur à ses gars !... ni les coups de rouge !... et puis la route... toujours lui au volant du[...]
à quoi à§a tient d՚àªtre soi... problème d՚irrigation avait dit le toubib... tout un tas de petits vaisseaux qui là¢chaient les uns après les autres... pour à§a qu՚elle déraillait... plus assez alimenté le cerveau... ce que tes parents avaient compris... te filait un peu la trouille de la voir comme à§a... causant avec les morts... tout en se préparant à la sienne...[...]
extrait du blog tenu précédemment, daté du 15 février 2008 ; temps nécessaire avant de passer à l’écriture fiction, écriture de l’intime plutà´t qu’auto quoi que ce soit, résonance plus que les faits, ce qui d’eux s’induit en dedans, et ces pans de soi qu’on laisserait à l’abandon sans l’écriture ; pas tant faire trace que défricher
Ce n՚était donc que cela le silence[...]
Après avoir entrevu ainsi une oasis imaginaire de tendresse, il se retrouvait piétinant dans le désert réel du silence sans fin.
Marcel Proust, Le Cà´té de Guermantes
Tout paraît calme et florissant. Le ciel est un mirage pour initiés. Une plume vole. C’est la dernière note d’un soupir. Mais il fait nuit. On entend son pas gronder au loin. Mais tout a déjà été rendu il y a longtemps. Du plus loin de l’horizon une tache noire se met à grandir, soulevant la poussière. Il n’y a plus de mirage mais des rues. Soleil couchant ou bien[...]