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rue Anna

vers Québec


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Le hasard qui tÕša amené là . Sur Google maps, ainsi : taper le nom dÕšune ville et lÕšarbitraire qui te mène en un point. Basculer sur street view, quitter le plan, presque sÕšancrer au réel. De ces voitures stationnées, lÕšune que tu as louée hier soir. La grise. Passée la douane, traversé le rez-de-chaussée de lÕšaéroport, entré dans un des bureaux de location. La fille au guichet. Aurait voulu te refourguer une grosse berline. Lui expliquer que pas besoin pour toi tout seul. Ton sac à dos dans le coffre… Pour dormir, oui, à§՚aurait été mieux. Banquette arrière plus confortable. Mais la tàªte quÕšelle aurait fait. Proprette sourire commerce ongles vernis ses doigt sur le clavier. Les màªmes de chaque cà´té de lÕšAtlantique. Océan miroir. Sinon lÕšaccent. Chaque fois, cette idée quÕšinutile de partir. Cette espèce dÕšamertume de lÕšarrivée. Cette idée que promener ta cage. Elle tÕšavait donné les clés, des papiers, indiqué un parking.


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Tu avais rejoint lÕšautoroute. Première station-service tÕšacheter des bières et un sandwich. Pris un pack de Coors. Dernière fois que traversé lÕšAtlantique tu buvais de la Bud. Buvais de la Bud en longeant les grands lacs. Tu avais roulé, lÕšautoradio calé sur CJMF, 93.3. Rejoindre la ville. Mainstream rock. Musique et bière. Te raccrochais aux clichés. Quoi de mieux pour atténuer le vertige, quand seul et la grande ville autour de toi ?

Tu étais entré dans la ville. Et délibérément t’étais livré au hasard. Après tout tu te perdais toujours. Où que tu ailles. Roulé dans la nuit, jusqu՚à ce que la fatigue aidant, et puis les bières… Tu avais garé ta voiture de location, sorti ton sac du coffre, pris ton duvet. Tu tÕšy retrouverais demain. Au pire demander à quelquÕšun. Il y avait bien ce plan quÕšon tÕšavait filé avec les papiers de la voiture. Mais si peu lisible !... Parcours obligé du touriste. Peu de chances quÕšil passe ici.


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Immeuble de briques. Escalier pour atteindre le rez-de-chaussée. Mais le mot ne convient pas. à€ cause de la neige lÕšhiver ? Rideaux aux fenàªtres. Tu ne sauras rien de ce qui sÕšy passe. Te souviens dÕšAmsterdam les soirs dÕšhiver. Longues marches. Ces mondes qui sÕšoffraient. Et te demander si là -bas aussi Peter Pan se cognait aux vitres…

Quelques pas. TÕšaérer un peu. Ankylosé. Trouver le nom de la rue. Envie dÕšun café. Il faudra reprendre la voiture. Rue Anna. Cul-de-sac qui croise la rue Kirouac… Te dire qu’à une lettre près !


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