Michel Brosseau | àchat perché

Le deuxième numéro de la revue dÕšici là  est consacré à lÕšempreinte, à la trace :

Mystérieux travail d՚un écart qui s՚imprime.

« CÕšest l՚écart devant lequel peut se penser la ressemblance en général, lorsque la ressemblance vient à produire de lÕšinassimilable. CÕšest l՚écart devant lequel peut se penser le contact en général, lorsque le contact vient à produire de la distance. Tous ces paradoxes sont ceux de lÕšempreinte, en effet : formes et contre-formes ajointées dans le mystérieux travail dÕšun écart qui sÕšimprime.  »

Georges Didi-Huberman, LÕšempreinte, Centre Georges Pompidou, 1997.

Texte écrit pour d’ici là 2

écart : Terme de jeu.

Faire son écart. Regardez l՚écart. (dictionnaire Littré)

Il sÕšagissait de sÕšen défaire : non pas un abandon, jamais ce ne serait possible. Trop de temps, trop de poids, trop dÕšempreintes laissées au creux. Seulement les tirer hors, pour un moment les mettre de cà´té, hors ligne, hors du chemin dÕšau devant. Les laisser là et tenter dÕšun peu mieux avancer. Non quÕšon désire aller bien loin. Mais marcher un peu plus libre, le pas délié. Et puis lever la tàªte, oser les yeux sur lÕšhorizon. Aller... Si nous avions su ! QuÕšainsi les porter hors ne nous rendrait pas sauf. Si nous avions pu prévoir ! Qu՚à les entendre ainsi brimquebaler au cà´té... Cette musique incessante au rythme de la marche... Plus guère le choix désormais. SÕšarràªter au fossé, et yeux clos sÕšy coucher. Ou encore, pas à pas... Accepter que le travail sÕšopère. Que des plis non plus surgisse ou màªme taraude, mais sÕšancre en agrégats imprévus, à§a dont on ne sait rien, fragile et informe, bruissement dÕšen dessous les mots.

La revue d’ici là  d’après son créateur, Pierre Ménard :

LÕšidée de cette revue est de jouer la carte dÕšune lecture écran, et de former, notamment autour des auteurs dont les textes numériques sont diffusés sur la plateforme publie.net, mais pas uniquement bien sà »r, un ensemble éditorial où se confrontent lÕšimage, le texte et le son.

Plusieurs numéros sont lancés parallèlement chaque année, sous forme de chantiers à suivre, à partir d՚une phrase qui fera office de point d՚orgue. Les textes doivent àªtre courts, quelques lignes, la plupart du temps. Mais la revue accueille également des textes plus longs, sur plusieurs pages, indépendamment de la forme de l՚écrit. Chacun peut envoyer ses créations tant que le chantier n՚est pas terminé.

Des graphistes, dessinateurs, peintres, illustrateurs, photographes, sont de la màªme faà§on, invités régulièrement à envoyer leur travail. La revue est accompagnée d՚une bande son, qui forme une approche du thème au màªme titre que les textes et les images.

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