bienvenue dans l’atelier
ne plus la nuit triturer en vain l՚ombre des lendemainschaque jour devant l՚écran s՚adonner au laisser venirdes deux mains t՚ouvrir thorax au ventn՚accorder d՚importance qu՚à l՚écart
ne rien s’interdire (pas màªme la défaite)ne plus creuser le silence mais le laisser t’emplir (y reprendre souffle)interroger le passé à mains nues (ne rien en exiger)faire la part de l’air et du silence (chaque fois qu’aspirer)
éventrer chaque ligne (qu’elles dégorgent)te méfier des équilibres (c’est qui perd gagne)d’une màªme flamme détruire scories et blocs morts (mais savoir accueillir ce qui s’anime alors dans la nuit)ne plus croire avancer (mais tà¢cher de demeurer debout)
déchiqueter (puisque c’est besoin)cheminer sans souci du but (tu es mieux là qu’au fossé)boire l’obstacle (comme d’autres les paroles)ne t’arrimer qu’au provisoire
mà¢cher chaque page écrite (en déglutir l’horizon)n’emporter ni question ni réponsene plus s’entraîner à qui perd gagnene rien attendre de tes silences
baliser le chemin jusqu՚au silencene plus faire offrande de tes ruinesacquitter tous tes jugesne plus creuser, descendre
traverser les clairières sans te retournerlaisser ràªver chaque part de ton corpsécrire les ombres franches de l’embellie du soirne rien tenter d’ajuster (pas màªme ton présent)
ne rien oublier du feuun à un mà¢cher tes mortsmoduler ton chant (puisqu՚un seul)ne plus surestimer la distance
ne rien retrouver (ni la rage ! ni l’énergie !)ne rien regretter, pas màªme le mouvement mécanique de la montre remontée chaque jour (mais le ressort froid qu’on y trouve)ne rien reconstituer (trop de vides et temps morts)