Où le récit démarre sur des ruines :
En 1800, vers la fin du mois d’octobre, un étranger, suivi d’une femme et d’une petite fille, arriva devant les Tuileries à  Paris, et se tint assez longtemps auprès des décombres d’une maison récemment démolie
Où le motif de la maison en ruines revient vite. La vendetta est meurtres et incendies :
Quand je revins, je ne trouvai plus ma maison, je la cherchais les pieds dans ses cendres. (...) Giacomo prétend qu՚à ‰lisa Vanni a sauvé un enfant, le petit Luigi ; mais je l’avais attaché moi-mà ªme dans son lit avant de mettre le feu.
Où la peinture est de nouveau présente. Servin pratique et enseigne la peinture :
il était indépendant, patriote, et conservait avec tout le monde ce ton léger, spirituel, parfois ironique, cette liberté de jugement qui distinguent les peintres
Où l’atelier et son désordre (voir le capharnaà ¼m de l’appartement de La Bourse) se fait métaphore :
enfin des tableaux, des dessins, des mannequins, des cadres sans toiles et des toiles sans cadres achevaient de donner à  cette pièce irrégulière la physionomie d’un atelier que distingue un singulier mélange d’ornement et de nudité, de misère et d’incurie. Cet immense vaisseau, où tout paraît petit mà ªme l’homme, sent la coulisse d’opéra ; il s’y trouve de vieux linges, des armures dorées, des lambeaux d’étoffe, des machines ; mais il y a je ne sais quoi de grand comme la pensée ; le Diane ou l’Apollon auprès d’un crà ¢ne ou d’un squelette, le beau et le désordre, la poésie et la réalité, de riches couleurs dans l’ombre, et souvent tout un drame immobile et silencieux. Quel symbole d’une tà ªte d’artiste !
Où encore et toujours le romanesque :
Si les passions ne naissent que sous l’influence d’événements extraordinaires et romanesques, on peut dire que jamais tant de circonstances ne concoururent à  lier deux à ªtres par un mà ªme sentiment.
Où connaître son nom c’est connaître son destin :
Je savais seulement que j’étais orphelin et sans fortune. Ce Colonna me servait de père, et j’ai porté son nom jusqu’au jour où je suis entré au service. Comme il m’a fallu des actes pour prouver qui j’étais, le vieux Colonna m’a dit alors que moi, faible et presque enfant encore, j’avais des ennemis ? il m’a engagé à  ne prendre le nom de Luigi pour leur échapper.
Et où affirmer son nom, c’est s’inscrire dans son destin :
Je suis Bartholoméo Di Piombo, entendez-vous, Ginevra ?
Attachez-vous quelque sens mystérieux à  ce sparoles ? demanda-t-elle froidement.
Elles signifient que j’ai un poignard, et que je ne crains pas la justice des hommes.
Où le nom est révélateur d’un destin (et où le nom ne se raboute plus à  ce qu’il représente) :
Tout à  coup, un garà §on de bureau à  la livrée de la ville ouvrit une porte à  deux battants, l’on fit silence, et sa voix retentit comme un glapissement en appelant monsieur Luigi da Porta et mademoiselle Ginevra di Piombo. Ce moment causa quelque embarras aux deux fiancés. La célébrité du nom de Piombo attira l’attention, les spectateurs cherchèrent une noce qui semblait devoir à ªtre somptueuse. Ginevra se leva, ses regards foudroyant d’orgueil imposèrent à  toute la foule, elle donna le bras à  Luigi, et marcha d’un pas ferme suivie de ses témoins. Un murmure d’étonnement général vint rappeler à  Ginevra que le monde lui demandait compte de l’absence de ses parents.
Où l’état civil est l’ouvrage où sont consignés des noms et des destins (et donc deux faà §ons de le concurrencer) :
La haine des porta et des Piombo, de terribles passions furent inscrites sur une page de l՚à ‰tat Civil, comme sur la pierre d’un tombeau sont gravées en quelques lignes les annales d’un peuple, et souvent mà ªme en un mot : Robespierre ou Napoléon.
Où Balzac tient à  rendre la langue orale :
le notaire (...) tira sa tabatière, l’ouvrit, y prit une pincée de tabac, se mit à  la humer à  petits coups en cherchant les premières phrases de son discours ; puis en les prononà §ant, il fit des repos continuels (manÅ“uvre oratoire que ce signe — représentera très imparfaitement).
Où apprécier l’adjectif « improbateur ».
Pas de vendetta sans le grand Bill :
Les deux jeunes Corses, dont l’alliance offrait toute la poésie consacrée par le génie dans celle de Roméo et Juliette
Où le chemin emprunté vers la mort se lit sur un portrait, par écart :
Elle célébra l’anniversaire de son mariage en donnant à  son mari un portrait qu’il avait souvent désiré, celui de sa Ginevra. Jamais la jeune artiste n’avait rien composé de si remarquable. à € part une ressemblance parfaite, l’éclat de sa beauté, la pureté de ses sentiments, le bonheur de l’amour, y étaient rendus avec une sorte de magie.
l’on aurait eu de la peine à  reconnaître dans la mère qui allaitait cet enfant malingre l’original qui de l’admirable portrait, le seul ornement d’une chambre nue. Sans feu par un rude hiver, Ginevra vit les gracieux contours de sa figure se détruire lentement
mais Luigi jeta un cri d’épouvante : Ginevra était tout à  fait changée, à  peine la reconnaissait-il
voilà  tout ce qu’il reste d’elle, dit-il en posant sur une table la longue chevelure de Ginevra
Où la misère se traduit par une réduction de l’espace :
à  l’aspect de la propreté dans l’unique chambre où ils s’étaient réfugiés
Où une chaise vide creuse l’absence :
Bartholoméo succombait-il sous les puissant souvenirs que réveillait cette chaise ? était-il choqué de voir qu’elle venait de servir pour la première fois à  un étranger depuis le départ de sa fille ?
Quant à  l’ironie tragique :
Je vivrai plus longtemps que toi ! Les enfants qui n’honorent pas leurs parents meurent promptement, s’écria son père parvenu au dernier degré de l’exaspération.
le texte sur Gutenberg.org
Balzac Streets : sauf erreur de ma part, ni l’atelier de Servin, ni le logement de la famille Piombo ou celui des deux jeunes mariés ne sont pas situés. Seule référence pour le domicile des Piombo, l’ancien hà ´tel de Portenduère
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