remonter lÕšavenue... ici on ne disait pas faubourgs... pas si longtemps quÕšune ville... bourg grossi... bourg enflé... longue ligne droite qui la traverse... croise la ligne de chemin de fer... au pont de pierre que commenà §ait le centre... son approche... parce que la gare... premières maisons bourgeoises... cette remontée lente à  vélo... vent dÕšouest de presque face... pavillons thuyas jardins... usine Thomson... grilles... bà ¢timents blancs... la Thomson... lÕšun des regrets de ta mère... si elle avait su... au tout début quand encore possible... quÕšil cherchait du monde... que des boîtes comme à §a maintenant... litanie des occasions manquées... stations reconverties... magasin de motos... lavage... contrà ´le technique... ensemble de tours années soixante... alignement de maisons basses... mitoyennes... maisons de tisserands d’après ton père... en face les murs du Bon Pasteur... propriété des bonnes sÅ“urs... l՚église... le foyer... gamines au collège qui en venaient... filles que rien nÕšarrà ªte... pont de pierre... remonter vers la gare... dernière cà ´te avant le bahut... terre-plein de la voie ferrée... premiers arbres au trottoir... monument aux morts... pierre blanche... presque aussi large que la faà §ade de la gare... simili déesse antique... MARNE... SOMME... YSER... poilus couchés visant en joue... te souviens de cette vitrine du tabac presse ... en bas de la rue nationale... loterie des gueules cassées... première fois quÕšentendu grande boucherie... cours dÕšhistoire... ton grand-père était rentré... pas de quoi quÕšon parle... passé enfoui... affleure en traces... Terminus ouvert... lumières... autant de place que tu veux sur le parking de la gare...
Michel Brosseau | à chat perché
bienvenue dans l’atelier
entre deux | premier jet
remonter l’avenue
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