Pas évident de transcrire des images vidéo. Je vais essayer, parce qu’il me semble impossible de garder le silence. Ils ont été plusieurs à filmer la scène avec leurs téléphones portables. Le buzz assuré sur les réseaux sociaux. On est dans un parking souterrain. Parking République. La ville, peu importe. Partout les màªmes infrastructures. En fond sonore, un martèlement étouffé de basses. On imagine une boîte proche du parking. Au beau milieu d’une des voies de circulation, un type qui marche, l’air égaré. (...)
Articles les plus récents
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essai de transcription d’images vidéo
7 octobre 2016, par M.B. -
disponible
6 octobre 2016, par M.B.J’ai croisé un peintre en montant l’escalier, seau de peinture d’une main, avec l’autre tenant un escabeau sur l’épaule. Le gars devait avoir terminé son chantier. J’ai fait ma pause habituelle sur le palier du cinquième, les doigts sciés par mes deux sacs de courses. Plus que quatre à gravir. Le syndic finirait bien un jour par faire réparer l’ascenseur. J’ai failli repartir aussi sec, à cause de l’odeur, les poumons pris par une de ces horreurs qu’ils mettent dans les peintures. C’était de là que venait (...)
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poèmes express #10
2 octobre 2016, par M.B.Poèmes express produits grâce au code de Joachim Séné, de l’Oulipo à contrainte graphique ! Sur Face de bouc, c’est par ici.
Et un poème express à la main, à la manière de Lucien Suel.
Après avoir obstinément cliqué à l’extrême bord droit, il est apparu : -
mortelle randonnée
30 septembre 2016, par M.B.C’est l’après-midi que je l’ai vu pour la première fois. Ma gamine avait perdu sa casquette dans le précédent camping où nous avions séjourné. On marchait tous les deux dans la rue principale qui traverse la vieille ville de Saint-Jean-Pied-de-Port, noyés dans la masse de touristes qui y déambulent, se photographient sur le pont au-dessus de la Nive, la rivière qui descend de la montagne, posent devant la porte de la vieille ville, traînent devant les magasins qui proposent bérets, linge basque et (...)
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tu avais tout perdu
26 septembre 2016, par M.B.Tu avais tout perdu. C’était ainsi que le journal local avait résumé ta situation le lendemain. Les flammes n’avaient rien laissé. Plus rien. Meubles, photos, pas même tes papiers. Tu avais été surpris dans ton sommeil, comme en atteste le pyjama que tu portes sur la photo. Surpris dans la nuit. Surpris par les flammes. Il y a là de quoi donner l’air hagard. Mais je ne suis pas sûr qu’il n’y ait que ça. Je me demande ce qui peut traverser l’esprit, en bas de chez soi au milieu de la nuit, en pyjama sur le (...)
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se réveiller avec le souvenir du mort qui a visité ta nuit
23 septembre 2016, par M.B.se réveiller avec le souvenir du mort qui a visité ta nuit, constater à cette occasion que ce n’est que dans tes rêves que tu parviens à retrouver le visage de ton père, ou dans le souvenir d’une photo que tu avais prise de lui, la seule fois où vous êtes partis ensemble en vacances — il devait avoir à peu près l’âge que tu as maintenant et souriais en prenant la pose, bras écartés et bouteille de rouge à la main, quelque part dans les Pyrénées, à l’heure du pique-nique en bord de route —, tu ne parviens (...)
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croiser une connaissance perdue de vue
20 septembre 2016, par M.B.croiser au supermarché une connaissance perdue de vue depuis des années, croisée dans ce même lieu de temps à autre, croire qu’on s’en tirera d’un bonjour lointain, protégé par la file d’attente à la caisse, que suffiront le prénom retrouvé et un signe de la main, comprendre qu’on vous attend, chariot enfin vidé sur le tapis s’avancer, s’embrasser et faire le décompte des années depuis la dernière fois, interrompus par la caissière qui s’enquiert de la possession ou non d’une carte de fidélité, reprendre le (...)
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je n’aurais jamais cru ça possible
18 septembre 2016, par M.B.Je n’aurais jamais cru ça possible : que le taxi dans lequel vous êtes monté subisse une crevaison. Ni ce qui a suivi d’ailleurs. J’ai préféré rentrer à pieds malgré la proposition du chauffeur d’appeler un de ses collègues. Marcher me ferait du bien après toutes ces heures de train. Et puis je n’étais pas chargé. Juste mon petit sac à dos avec deux ou trois bricoles. Mes cours, mon ordi, quelques bouquins. J’ai remonté le boulevard de Chateaudun jusqu’à hauteur du commissariat. Une bagnole de flics sortait, (...)
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s’être levé tôt avec l’intention d’écrire
16 septembre 2016, par M.B.s’être levé tôt avec l’intention d’écrire, avoir devant soi la matinée, s’installer au bureau, ouvrir les fichiers de chantiers en cours, relire, corriger quelques détails, ressentir une insatisfaction sans démêler si elle tient à ce qu’on a lu, à la perception qu’on en a eue, au jugement porté, ou à la fatigue générée par la reprise du travail au lycée, le creusement laissé par l’énergie déployée, sans compter la rage devant ce temps gâché, cette matinée qu’on devine inaccomplie, incomplète, qu’on tente de (...)
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le monde autour
16 septembre 2016, par M.B.Je me pose la question d’à quoi ressemblait le monde quand j’y suis venu. Je me dis que connaître le point de départ de la trajectoire suivie peut aider à la comprendre. Je voudrais savoir sur quel socle j’ai pris appui, ou pas. Savoir à quoi ressemblait ce monde dont je n’ai aucun souvenir, et dans lequel mon champ d’action était proche de zéro. Ce temps du début de la vie, pour chacun, constitue un blanc : comme un lendemain de cuite sévère, où le souvenir se dérobe de ce qui s’est passé pendant (...)