être né dans un monde où les bombes H s’égarent, c’est tellement vite arrivé un accident — toute ton enfance avoir entendu le refrain du bouton rouge, qu’assez pour faire sauter la planète mais que la capacité de mort à grande échelle était l’assurance d’un équilibre, était synonyme de paix — des kilos de plutonium en goguette, rassuré d’apprendre qu’on a brûlé ou enterré les plants de tomates contaminés, et 1 400 tonnes de terre contaminée envoyées en Caroline du Sud pour traitement (on les leur a rendues une (...)
Articles les plus récents
-
bombes
19 février 2015, par M.B. -
montagne
17 février 2015, par M.B.à peine né et déjà la télé déversait ces images de lieux où tu n’irais que bien plus tard, donnais comme modèles des pratiques qui te resteraient étrangères, parce que cette façon d’envisager le corps comme voué à l’activité sportive, le temps au loisir et au dépaysement, était hors des représentations de ceux parmi lesquels être né et éduqué — la télé n’avait pas encore fait son intrusion dans le foyer, quelques années encore être resté à l’abri de sa norme proposée, et donc de la perception de l’écart : la grotte de (...)
-
soucoupe
10 février 2015, par M.B.ce qui s’imagine autour, est-ce qu’on en prend impact, on dit que c’est dans l’air du temps, alors soi, quand on y entre au temps, on en reà§oit quoi, c’est seulement après qu’on fait le tri, en attendant on baigne, dans la langue comme dans l’imaginaire, dans l’imaginaire par la langue, et dans la langue par l’imaginaire, c’est seulement après qu’on déc(h)ante
Le 19 Janvier 1966, à Tully en Australie, Georges Pedlez, planteur de Bananier, se rendait à son travail à bord de son tracteur et entendit soudain (...) -
serpent
9 février 2015, par M.B.sans qu’on n’en sache rien, tous les mots qui se tissent sur nos vies, comme lianes comme lierre s’y agrippent, accrochent, parfois peut-être comme pour les murs laissent traces quand on les arrachent, ou soulèvent des pierres, endommagent, parfois peut—être comme pour les arbres, affaiblissent sans qu’on n’en sache rien, toutes ces fictions qu’on croise, se superposent à nos vies, ou les aiguillonne, ou rien, ou en décident
1966, selon l՚astrologie chinoise, est l’année du serpent de feu qui a (...) -
i-voix | salut et réponse à
6 février 2015, par M.B.Un mot pour saluer le travail mené par @jmlebaut avec ses élèves autour du projet i-voix. Heureux que ses élèves viennent lire les textes du site regroupés sous le mot-clé listes, les confrontent à d’autres lectures, et surtout s’en servent pour un travail de réécriture. On peut lire leurs travaux ici.
à€ Morgane, qui pose la question suivante :
Ce n’est pas facile de dire tout ce que nous pensons parce que nous vivons dans un monde déjà usé ou tout a été dit, testé, où même l’espoir des changements (...) -
embellie
5 février 2015, par M.B.se réjouir de l’embellie, l’avoir parfois attendue — pas pour rien que découvert le mot à la lecture de Julien Gracq, à son étude — toujours chez lui accompagné d’italiques, comme lumière rasante de Loire —, découvert non pas le mot, mais avoir alors compris, ou plutôt approché, les enjeux, ou l’impact, l’écho qu’en soi trouvait l’embellie —, sans doute l’embellie a-t-elle à voir avec la Loire, cordon qui mène jusqu’à l’océan, dans l’arrachement nécessaire elle est demeurée lien, et l’ancrage sensible au vent (...)
-
à une époque, il y a très longtemps
4 février 2015, par M.B.Bunker Hill est un vieux coin perdu, délabré, mal famé. à€ une époque, il y a très longtemps, c’était le beau quartier de la ville et on y trouve encore de ces hà´tels particuliers de style gothico-biscornu, avec leurs larges perrons, leurs murs couverts d’ardoises arrondies et leurs vastes fenàªtres en cornières ornées de tourelles. Ce ne sont plus que des maisons louées meublées, à présent ; la marqueterie des parquets est craquelée et usée et les majestueuses rampes d’escalier ont été noircies par le temps (...)
-
Only you
3 février 2015, par M.B.Combien déjà de sites comme celui-ci ? Dont on disait partout que c’était un truc de oufs ! Et qui bientà´t plongeaient l’oubli. C’était à§a aussi le web, des engouements passagers. Souvent beaucoup de bruit pour rien, ou presque. Un truc marrant quand tu le découvrais. Mais dont tout le monde se lassait très vite. Du neuf, et vite ! Un frisson plus grand... Un vrai comportement de camés, toi comme les autres ! Il y avait eu le site qui te proposait de retrouver tes potes de lycée ou de collège — ta (...)
-
un glissement
23 janvier 2015, par M.B.J՚aurais du mal à dater. à‡a s՚est fait progressivement. Sans que je m՚en rende compte, ce serait exagérer. Sans que je réagisse conviendrait mieux. Un glissement. Je n՚ai màªme pas cherché à donner des justifications. Personne m՚a fait de remarques, de toute faà§on. J՚ai pas eu à me défendre. Personne pour me demander pourquoi. Pourtant à§a se voyait grave. Je me serais rasé le crà¢ne on m՚en aurait sans doute parlé davantage. Mais là , rien. Pas la moindre réflexion. Màªme de la part des proches. Sans doute (...)
-
jeux du matin
21 janvier 2015, par M.B.évoquer avec les enfants les jeux du matin, quand, eux encore petits, venaient se glisser dans le lit — c’est un soir de coucher tôt, d’après grippe et de paresse pour lire —, faire l’inventaire des personnages, au nombre desquels un ogre, son fils, une taupe, un chasseur maniaque du déguisement, se souvenir des douches de ketchup et mayonnaise avant la dévoration de certains, tenter de retrouver la voix du fils de l’ogre — il zézayait beaucoup —, c’est flot de mémoire et de fiction, de temps partagé, (...)