La semaine dernière, Christine Jeanney lanà§ait sur son site une sorte d’appel à textes : écrire dans le prolongement d’un récit inachevé de Kafka proposé par Laurent Margantin dans une nouvelle traduction sur Å’uvres ouvertes. Ci après ma proposition (avec quelques corrections). Ont pour l’instant participé Christine, bien entendu, Brigitte Célérier, Maryse Hache et Laurent Margantin. Si à§a vous dit...
Je n՚éprouve ni rejet personnel ni màªme de peur à l՚égard des serpents. Ce n՚est qu՚avec le recul que (...)
Articles les plus récents
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le serpent dans la bouteille
26 janvier 2012, par M.B. -
nobody knows where
23 janvier 2012, par M.B.Nobody goes there
Nobody shows where
Nobody knows where you can find me, yeah
Aerosmith, Movin’ out -
tu disais que c’était trop d’épaisseurs
22 janvier 2012, par M.B.tu disais que c՚était trop d՚épaisseurs, plus la patience, ou plus la force, ou plus l՚envie de traverser tout à§a, quitte à terminer seul — la faà§on qu՚ils ont tous de te brandir à§a comme une menace — comme si à§a pouvait te faire peur le silence entre quatre murs, peut-àªtre bien jamais aspiré à rien d՚autre, pouvoir t՚y colleter seul à seul sans rien qui gàªne autour, sans craindre de rien casser et personne pour (...)
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aviez droit à la salle à manger
21 janvier 2012, par M.B.aviez droit à la salle à manger ce jour-là ... vivaient toujours dans la cuisine le reste de l՚année... à cause de le porte-fenàªtre qui donnait sur la piste... par là que le tonton bondissait jusqu՚aux distributeurs... hors de question qu՚il attende, le client... vite fait bien fait sinon qu՚il filait voir la concurrence... quatre cinq stations à deux kilomètres à la ronde... avait fait installer un gros cà¢ble noir à l՚entrée de la piste... avertissait de l՚arrivée d՚une voiture... la sonnerie était (...)
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gamin cette trouille
20 janvier 2012, par M.B.gamin cette trouille de la laiterie... ta grand-mère entr՚ouvrant la porte... laque blanc cassé comme celles du placard... les murs de la cuisine... appelant savoir si le croquemitaine... tu te tenais à distance... c՚était l՚obscurité derrière... peur qu՚en surgisse... qu՚on t՚y entraîne... cette fois trépignant de rage... main enserrée sa poigne ferme... ton père qui entre et ordonne qu՚on te foute la paix !... quelle connerie accomplie tu n՚en sais plus rien... seulement le glissé de tes pieds sur le (...)
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déménager
18 janvier 2012, par M.B.Pendant l’écriture du monologue 3 de la série d’un... l’autre, consulté quelques pages concernant les pompes funèbres. Tombé sur des lexiques, retenu par la définition d’exhumation :
Action de retirer un cercueil d՚une tombe dans le cas d’un changement de localité (décision familiale suite déménagement) ou d’une enquàªte policière
Il est donc possible de déménager avec ses morts — jamais imaginé que les morts en mesure d’une telle mobilité — entrevoir les convois ainsi (...) -
on est baisés
17 janvier 2012, par M.B.à§a fait déjà un bout de temps
qu’on est baisés comme des glands
par Giscard ou Mitterrand
par ce putain de gouvernement
on est baisés
toujours baisés
encore baisés
rien que baisés
No class, on est baisé -
zone artisanale
17 janvier 2012, par M.B.zone artisanale… jardinerie… silhouettes d՚oliviers dans leurs pots… rond-point… rétrogrades… quatre voies… glissières de sécurité… talus… rituel chaque premier jour de l՚année... d՚abord les vœux chez la grand-mère et l՚oncle... un tour en voiture jusqu՚aux Peines perdues chez le parrain de ton père... toujours halluciné du nom de la ferme !... enfin retour à Cholet pour le repas chez tes grands-parents paternels... vous rendiez un peu avant dix heures chez la grand-mère et l՚oncle... passiez par la piste... (...)
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c’est descendre du train qu’il aurait fallu
16 janvier 2012, par M.B.c՚est descendre du train qu՚il aurait fallu, tu le savais, de ces évidences qui vous traversent, on ne les saisit pas toujours comme on devrait, on sent que à§a vibre au-dedans, sent tout ce qui s՚y réveille, résonne et fait écho, bien trop confus pour qu՚on s՚y retrouve, c’est suivre la pente qu’il faudrait, yeux clos tracer sa route, parce que tu serais descendu du train tout à l՚heure, tu aurais pris ton sac sur l՚étagère, remonté le wagon, rien pour t՚en empàªcher, rien ni personne, tu serais (...)
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ne pas t’encombrer
16 janvier 2012, par M.B.ne pas t՚encombrer, tu n՚en savais pas plus, seuls mots entendus, seuls mots retenus dans l’indécis du ràªve, tu t՚imaginais déjà table rase évacuer la gàªne, d՚un revers de main qu՚objets et paperasses glissent au sol, et tans pis pour la casse, c՚était simple, brut, définitif, ce qui te semblait du moins, mais tu as su depuis quelle trappe au creux du verbe — tu n՚as jamais reà§u d՚autres leà§ons que de la langue — tu as su que c՚était au lit de la rivière qu՚il t՚aurait fallu descendre, et défaire l՚amas, (...)