c’est la clochette du tram et le grincement des rails dans le virage, silhouettes entr’aperà§ues qui vont vers la ville, c’est le train de marchandises vers dix heures cinquante et qu’il n’en finit pas, c’est derrière l’écran la fenàªtre, la rue en contrebas, le toit du gymnase, une rangée d’immeubles cubiques, d’autres immeubles plus bas dans la trouée où deviner l’avenue toute droite qui prolonge les faubourgs, c’est savoir qu’ensuite le fleuve un peu plus bas, s’obstiner à le deviner d’après l’aspect du (...)
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c’est (20)
11 janvier 2013, par M.B. -
Samuel Rodriguez | L’envie de l’abîme
10 janvier 2013, par M.B.Sans doute le nom de Samuel Rodriguez vous est-il inconnu. Il n՚y aurait là rien d՚étonnant, car celui-ci fait partie de ces écrivains secrets qui préfèrent demeurer loin de l՚agitation médiatique. L՚homme a un parcours original : un temps légionnaire, puis garde du corps auprès de quelques grands noms du show-business franà§ais, il vit maintenant depuis près de dix ans retiré quelque part dans les Cévennes. C՚est là , dans une ancienne bergerie qu՚il a lui-màªme rénovée en compagnie de sa femme, qu՚il a (...)
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Louis Caradec | Obsolescence de mon père
9 janvier 2013, par M.B.Autant le dire tout de go : le dernier Caradec est un excellent cru. On retrouve avec un plaisir certain les territoires qu՚il avait su si finement explorer dans ses précédents romans, ceux d՚une enfance passée loin de la métropole, dans ce temps tout à la fois d՚incertitude et de lassante euphorie qu՚a été l՚après-guerre. Paysagiste de talent, il nous entraîne dans une vaste ronde, nous faisant passer, au gré des postes d՚ambassade occupés par le père de Jacques, le personnage principal, des steppes du (...)
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magnolia
9 janvier 2013, par M.B.Douze ans que je l’aurai cà´toyé le magnolia des voisins d’en face. Pas grand chose ce qu’il en reste. Tas de bois pour la cheminée. Un peu de sciure. Dommage ! Un des rares trucs gais dans la rue, le magnolia en fleurs. Un peu d’exotisme, de vie dans l’alignement de l’identique.
C’est donc comme à§a qu’il faudrait écrire désormais, fenàªtre donnant sur la terre grise et rien que des restes bien alignés, promis au feu (...) -
Philippe Desjardins | Le corridor des mirages
8 janvier 2013, par M.B.De tous les romans que nous livrent cette nouvelle rentrée littéraire, Le corridor des mirages de Philippe Desjardins est à coup sà »r le seul qui parvienne à entraîner son lecteur aussi loin dans les arcanes de l՚à¢me humaine. Réfutant d՚emblée, dans une courte préface aux accents de manifeste, l՚étiquette désormais tant galvaudée de l՚autofiction – cet exercice de style superficiel où les grincements du Je ne parviennent guère à dissimuler la navrante gratuité du Jeu – Philippe Desjardins nous livre les (...)
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W. Chester Burnett | Le style d’une danseuse
8 janvier 2013, par M.B.William Chester Burnett demeure assez largement méconnu du public européen, et c՚est bien dommage. Auteur d՚une dizaine de polars et romans noirs, il est de cette race d՚écrivains qui ne se laissent pas facilement apprivoiser. Souvent provocateur, parfois màªme déroutant – dans son premier ouvrage, Hell ain՚t a bad place to be (Anyway Press, 1992), le narrateur n՚était autre qu՚un Ronald Reagan usé par l՚alcool et les antidépresseurs et passant ses journées au milieu d՚un élevage d՚escargots. Vous l՚aurez (...)
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c’est (19)
7 janvier 2013, par M.B.c’est lire les mots de Marie Cosnay, se dire qu’on a trop attendu de l’école, comme de l’ordre social, qu’ils implosent, que de la souffrance naît souvent la résignation, que terrible l’attente déà§ue des gosses, et comment elle peut longtemps àªtre ressassée, se souvenir des litanies entendues au temps des bars, c’est constater la capacité de l’attente et de la déception de s’entretenir mutuellement, se dire que distance nécessaire pour éviter que le vide ne happe, et la ligne fragile entre distance et (...)
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vases communicants | ana nb
4 janvier 2013, par M.B.Aujourd’hui, vases communicants avec ana nb dont on peut suivre le travail d’écriture et de photographie sur ses blogs le jardin sauvage et effacements. Point de départ partagé pour l’écriture : six peaux de silence. Mon texte chez elle.
no sound is innocent
qui d’un son à l’autre qui d’un silence à l’autre qui d’une horizontale à l’autre qui d’un paysage à l’autre qui d’une voix à l’autre qui d’un son à l’autre qui d’une voix à l’autre qui d’une harmonie à l’autre qui d’un oiseau à l’autre qui d’un regard à (...) -
là encore j’étouffe
29 décembre 2012, par M.B.Je suppose qu՚il s՚agit de sauver quelques jeunes hommes du suicide et quelques autres de l՚entrée aux flics ou aux pompiers. Je pense à ceux qui se suicident par dégoà »t, parce qu՚ils trouvent que « les autres » ont trop peu de part en eux-màªmes. On peut leur dire : donnez tout au moins la parole à la minorité de vous-màªmes. Soyez poètes. Ils répondront : mais c՚est là surtout, c՚est la encore que je sens les autres en moi-màªme, lorsque je cherche à m՚exprimer je n՚y parviens pas ? Les paroles sont toutes (...)
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à chat perché
29 décembre 2012, par M.B.Je ne peux m’expliquer rien au monde que d’une seule faà§on : par le désespoir. Dans ce monde que je ne comprends pas, dont je ne peux rien admettre, où je ne peux rien désirer (nous sommes trop loin de compte), je suis obligé par surcroît à une certaine tenue, à peu près n’importe laquelle, mais une tenue. Mais alors si je suppose à tout le monde le màªme handicap, la tenue incompréhensible de tout ce monde s’explique : par le hasard des poses où vous force le désespoir. Exactement comme au jeu du chat (...)