tu dis : « Je sais que mon voisin du dessus porte une lame de rasoir en pendentif, mais j’ignore s’il l’enlève pour dormir. »
tu dis : « Je n’ai jamais su conserver mes amulettes. »
tu dis : « Connaître ce que chacun porte à son cou, à son poignet, et tous les tatouages sur des millions de corps : ce ne serait qu’à peine approcher les peurs. »
tu dis : « Triste époque où l’on dépouille les morts de leurs bijoux. »
tu dis : « Combien d’alliances et de mains coupées dans les tiroirs de nos armoires ? »
tu dis 1 (...)
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10 avril 2013, par M.B.tu dis : « J’ai appris à me méfier de tout, même des promesses du matin. »
tu dis : « Ce ne sont pas les jours sans qui me font peur, ni le silence qui les accompagne, mais ce qu’ils permettent, la possibilité alors de percevoir ces bruissements indistincts, incertains, et me demander : gros de quoi ? »
tu dis : « C’est un étoilement des jours qu’il aurait fallu, et non cet empilement où l’on ne retrouve jamais rien. »
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9 avril 2013, par M.B.tu dis : « Ce n’est que dans l’attente que j’ai senti se creuser mon être. »
tu dis : « Rien de plus dommageable pour l’auto-portrait qu’une si faible variété de la négation. »
tu dis : « L’usage immodéré du pas a fait de nous des ombres pour nous-mêmes. »
tu dis : « Quelle drôle d’idée que même dans la mort ne jamais faire marche arrière. »
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9 avril 2013, par M.B.c’est celui qui ne s’encombre plus d’un cartable, clé usb en poche, c’est le bruit des valises à roulettes dans les couloirs et penser à des hà´tesses de l’air sans avion, c’est le port de la blouse blanche pour ceux des sciences et l’envie parfois d’un bleu à enfiler, d’un passage au vestiaire où se dire « la journée est finie, je passe à autre chose », c’est la machine à café qui demande de faire l’appoint, c’est la photocopieuse qui bourre, toner en rade, maintenance requise, c’est l’avalanche des spécimen de (...)
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Mannish Boy (mise à jour)
8 avril 2013, par M.B.Mise à jour de Mannish Boy chez publie.net. Pour l’occasion, reprise de ce qu’en disait Guillaume Vissac (lire son Coup de tàªte !) sur Fuir est une pulsion :
à‰tonné par ma lecture express de Mannish boy entre hier et demain (passant par là seulement mais suffisamment entraîné par la langue pour bien tourner les pages). Vu de loin intordable le texte saccadé, on passe d՚une voix à l՚autre, corps à l՚autre, langue à l՚autre en quelques minuscules phrases syncopées. Pourtant curieusement limpide et fràªle à (...) -
tu dis
7 avril 2013, par M.B.tu dis : « Donnez-moi n’importe quelle phrase, que je la garde en tête, la triture, la malaxe et qu’il n’en reste rien ou presque : quelques gouttes de sens séché en croûte. »
tu dis : « J’ai tenté d’appliquer des mots sur mes plaies, couche à couche, patiemment, mais c’était pure confusion : panser c’est aussi nourrir. »
tu dis : « Je n’ai pas le mot pour dire ce que j’ai ressenti à ce moment-là , quand j’ai enfin compris mais trop tard — il est toujours trop tard — que panser mes plaies c’était me divertir du (...) -
monologue (18)
4 avril 2013, par M.B.Dans ces calmes déserts il promène les siens jusqu՚à ce que les premiers ces derniers se ferment et que la tàªte là¢chée retourne à sa vieille place. Beckett, Le Dépeupleur
version 1 12/03/2013 mise à jour 4/04/2013
Et tu voudrais tant savoir ce qui a précédé... Que quelqu’un puisse te dire, ne serait-ce qu’en quelques mots... Tàªte bourdonne de béances... Là¢chée la suite des heures et des jours, a minima te situer et qu’un tout... Retourner sur tes pas : l’idée te traverse maisbeaucoup trop d’empreintes au (...) -
à poignée leurs richesses et leurs mauvais sorts
3 avril 2013, par M.B.Quand nous avons dépassé un certain à¢ge, l’à¢me de l’enfant que nous fà »mes et l’à¢me des morts dont nous sommes sortis viennent nous jeter à poignées leurs richesses et leurs mauvais sorts, demandant à coopérer aux nouveaux sentiments que nous éprouvons et dans lesquels, effaà§ant leur ancienne effigie, nous les refondons en une création originale. Tel, tout mon passé depuis mes années les plus anciennes, et par delà celles-ci, le passé de mes parents, màªlaient à mon impur amour pour Albertine la douceur (...)
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injonctions (29)
2 avril 2013, par M.B.éventrer chaque ligne (qu’elles dégorgent)te méfier des équilibres (c’est qui perd gagne)d’une màªme flamme détruire scories et blocs morts (mais savoir accueillir ce qui s’anime alors dans la nuit)ne plus croire avancer (mais tà¢cher de demeurer debout)
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29 mars 2013, par M.B.c’est, au hasard d’un exercice, lire cette réplique de Giraudoux, Intermezzo : Le plafond, dans l’enseignement, doit àªtre compris de faà§on à faire ressortir la taille de l’adulte vis-à -vis de la taille de l’enfant. Un maître qui adopte le plein air avoue qu’il est plus petit que l’arbre, moins corpulent que le boeuf, moins mobile que l’abeille, et sacrifie la meilleure preuve de sa dignité. c’est remplacer plein air par web, songer à l’immensité du champ de connaissances accessibles, se dire qu’il ne faut (...)