Tout ce que je sais plus. Et que je retrouverai pas. Les ongles sur le béton par exemple. Comment ça crisse au-dedans et frissonne. J’ai les mots, oui. Mais à part ça ?
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journal d’un (10)
24 février 2016, par M.B. -
journal d’un (9)
24 février 2016, par M.B.C’est peut-être de pas dormir. Ce pas de relâche. Mais vigile de quoi ? Juste de permanence. Sans but. Pas même celui de durer.
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journal d’un (8)
23 février 2016, par M.B.Lugubre. Le mot est revenu avec le vent. Je n’ai pas fini de défaire les liens qui unissent le bric-à-brac que je porte. Ne parviennent pas même à lui donner un semblant d’unité. Peut-être ça les bruissements de ceux autour. Leurs chuchotements dans la nuit. Chaque soir ils recommencent le grand évidement. Jusqu’à quand ? J’aimerais moi aussi. Bon débarras. Ne pas compter sur mes lèvres, trop rongées déjà . C’est d’ailleurs qu’il faudrait extirper.
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journal d’un (7)
23 février 2016, par M.B.J’écoute le vent. Il s’engouffre entre les parois. Je le sais juste à sa façon de siffler, ne le sens pas. Me reviennent non des images précises, mais des sortes d’impressions d’ensemble : scène de western où le vent s’engouffre dans la rue principale — je ne la vois pas, seulement la couleur du sable, des planches qui forment les façades, ou les pierres grises de ce qui doit être un mur de château. Je n’aurais jamais imaginé qu’on emporte tel bric-à-brac avec soi.
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journal d’un (6)
22 février 2016, par M.B.J’ai peur de la pluie. Avant, j’aurais dit qu’elle m’incommode. Ce n’est plus le cas. L’humidité coule le long des parois. Les envahit par taches progressives. Le mot métaphore m’a traversé l’esprit. Tant qui traverse. Le mot gêne aussi. Et dilution. Métaphore de quoi, impossible à dire. Les mots ne m’entraînent plus très loin. Ou moi qui ne les agrippe plus.
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journal d’un (5)
21 février 2016, par M.B.Apprendre à sortir. J’y parviendrai peut-être un jour. D’abord se rassembler. Trouver le point unique vers lequel converger. Un. Et alors fort. Être patient.
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journal d’un (4)
21 février 2016, par M.B.Dresser la liste de ce que je perçois d’ici : pas sur le gravier, roues, moteurs au ralenti, conversations — peu, souvent comme étouffées, l’effet du béton —, miaulements, sirènes — sur le boulevard, si je n’ai pas perdu mon sens de l’orientation. Et ces bruissements. La nuit. Je me tiens à l’écoute.
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journal d’un (3)
21 février 2016, par M.B.La musique me manque. Un instant pensé : j’aurais espéré que ma mémoire en garde vive. Mais non, jamais rien espéré, jamais cru. Jamais su. D’ailleurs, aurait servi à quoi ? Balivernes. Bavardages pour bien portant qui parlent pour avoir le temps d’un autre verre. Pour retrouver leur lit un peu plus tard. Au moins, ici, plus un rêve pour me torturer. Musique : parfois quelques riffs qui reviennent, sans que je puisse mettre un nom dessus, leur associer quelques paroles que ce soit. Délivré des rêves. (...)
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journal d’un (2)
21 février 2016, par M.B.Futilité de ce journal. Pas même un remède à l’enfermement. Ou à l’ennui. Les jours passent désormais sans laisser de traces. Quant à ce que je livre ici, je me refuse d’y revenir. D’ailleurs comment le pourrais-je ? Tout s’efface au fur et à mesure. Ça semble en tout cas programmé pour. Les mots tournent un temps — je n’ose pas dire en tête, pour ce qu’il en reste. Tournent et puis... Du rien.
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journal d’un (1)
21 février 2016, par M.B.Des copains sont passés me voir hier. Certains de me trouver — ça d’être toujours là . Les ai écoutés comme sais si bien le faire. Toujours été ainsi. Même avant. Non que rien à leur à dire, mais renoncé à les atteindre. Il faudra me faire à l’idée que mes mots s’évanouissent.
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